Rectangulaire, la première, fut celle de la cène, où Jésus Christ institua l’Eucharistie Chrétienne et le mystère de la Transsubstantiation.

Depuis qu’Abraham a été nommé prêtre par Melchisedeck Roi de Salem, l’Eucharistie remplace la nourriture charnelle par la communion sous les deux espèces: Le pain et le vin.

Selon Abraham il est dit: Le pain, « La substance qui contient tout », et le vin, « La substance qui vivifie tout ».

Par l’Eucharistie Chrétienne et par définition de la messe, il est dit aussi avec le pain et le vin consacrés: « Celui qui mange mon corps et boit mon sang aura la vie éternelle ».

Encore faut il participer au mystère de la transsubstantiation dont le Saint-Graal apporte une réponse sur la composante cachée du Calice-Graal, comme le fondement invisible par « essence » du calice liturgique où s’opère « par la foi » le mystère de la Cène.

Sang et corps, à l’image du contenant que fut le ventre de Marie pour Jésus, vie, mort, résurrection. Nous savons, d’après Robert de Boron dans son: « Histoire du Graal », que c’est justement le contenu du Saint Graal – le sang de Jésus Christ, recueilli par Joseph d’Arimathie à sa descente de croix, ainsi que son corps déposé dans son propre tombeau, qui seront les références exactes de la transsubstantiation et du sens de la messe des Chrétiens, (entre autres par la messe célébrée par les prêtres catholiques).

Rappelons à titre de transition en abordant la seconde Table, que le rectangle sacré est la surface de deux carrés côte à côte.

La seconde table dite « Carrée » est un schéma souvent architectural comme pour les temples et les cathédrales. Au moyen Age, il n’existait que les termes « carré » ou carré long » le carré long désignant des rectangles.

Plus implicitement est « Hexagonale », cette table du Graal. Elle se satisfait de six points d’appui sur un cercle virtuel.Avec l’aide des runes anciennes pour concept du Graal, on l’imagine aisément hexagonale puisque la totalité de ces signes conduits à une structure superposée et complète des runes, qui, pour les plus adroits, est d’atteindre comme Perceval, le bourg du Graal avec l’aide de la lance.

Quand on a le privilège de l’observer dans le domaine secret de ses gardiens, le Graal y apparaît avec parcimonie pour dispenser: Sérénité, nourriture et soin.

Dans cette suffisance avec son rougeoiement et sa grande luminosité, on remarquera qu’il s’apparente au feu initial des premiers hommes à l’intérieur de leur cercle de réunion.

Quand il parait, c’est aussi l’arrêt du temps, et surtout un véritable repas d’immortalité à l’image que nous en apporte la résurrection du Christ, mais aussi à l’instar de héros mythiques, du culte des « Têtes coupées » comme au pays de Galles ou en Provence chez les Celto-Ligures de la région d’Aix, à Entremont ou de la Roquepertuse.

Cette pratique, bien barbare à nos yeux, et que décrivent avec horreur les Romains, se pratiquait encore 200 ans av. J.C. et se maintiendra en Grande-Bretagne 200 ans après.

Dans « Peredur », une version Arthurienne anglaise du XIIème siècle et pratiquement contemporaine de celle de Chrétien de Troyes, décrit, dans un cortège identique à celui du Graal, une tête coupée baignant dans son sang, que portent deux jeunes filles.

Nous avons là, dans la plus pure tradition ancienne du Graal, un rappel du célèbre récit Gallois, de Bran le béni, dans la seconde branche du « Mabinogi ».

Bran, le héros, demande qu’on lui coupe la tête, (Comme les blés pour obtenir la farine blanche), pour que survive la tribu…

(à suivre)

Georges A. D. Martin – texte inédit / Arcadia © Octobre 2003.