Un cortège d’éléments graphiques issu de la pensée Traditionnelle qui, a bien y regarder, nous assure de la profondeur extrême de la nature des symboles, de leur universalité, de leur complexité, ainsi que de leur origine, au-delà du miroir.

Car,

Soyons-en persuadés,

« L’Anneau de Pouvoir »

Se trouve bien au centre

De la Matrix. (3)

Une fois dégagé de sa gangue, solidifié qu’il était par la boue des énergies profanes, le symbole, illuminé par l’œil du Cœur – organe mémoriel par excellence – car il est celui de la Lumière pure issue du chaos, engendre de toute éternité, en conscience, la Force Forte de toute Force.

« Plus l’âme est lumineuse, plus elle aime; et plus augmente son amour, plus aussi irradient les clartés étincelantes : et dans la même mesure augmentent son allégresse et sa félicité ; et toute cette vie intérieure si riche, si variée, si profonde et si bienheureuse est commandée par la suprême joie de voir. La souveraine lumière coïncide ainsi avec la parfaite béatitude.

A travers les chants du Paradis, tout se ramène à ces jeux infinis de la lumière ; éclat, rayonnement, vision, miroir, étincelles, splendeur, lumière d’amour, rosace éblouissante, or fulgurant, océan lumineux, lumière de vie, regards lumineux, visage étincelant, sourire irradiant, amour engendré de la lumière et lumière émanant de l’amour, planète qui de joie rit et devient plus lumineuse : le poète, comme noyé dans cet océan de lumière, cherche sans cesse de nouvelles images et, comme malgré lui, revient toujours à cette immense clarté qui, de toutes parts, l’enserre et l’éblouit. Il ressemble à l’âme qui, à mesure qu’elle parle, devient plus brillante : de même que le soleil dans tout son éclat éblouit et force à détourner les yeux, ainsi, par l’effet d’une joie grandissante, cette âme bienheureuse dissimule sous la clarté son visage et reste ainsi fermée en elle-même dans la beauté de la splendeur intérieure, close, close… »

DANTE – Le Paradis

La Rose, percée en son centre d’une croix sanglante des béatitudes annoncées, nous convie à l’Eucharistie du Noos, corps et âmes confondus, au sein d’un Temple enfin reconstitué, dont la dernière marche, accession ultime, concerne la transcendance des formes acquises, permettant de chevaucher l’Espace et le Temps.

De la dimension Traditionnelle à la dimension Prophétique, le symbole – en tant que vibration d’Amour – assure sans équivoque, le retour du vivant dans l’Unité principielle.
Guidés que nous sommes par l’Etoile au dessus de le Grotte.

Les Bergers d’Arcadie © Décembre 2003

(1) Parmi la symbolique de l’iconographie chrétienne conventionnelle, l’ex-voto possède une place tout à fait à part. L’ex-voto, en tant que tableau ou objet sacré est disposé, dans une église ou dans un lieu vénéré à la suite d’un vœu ou d’une prière réalisée, en guise de remerciement. (On le trouve souvent accompagné de la formule suivante EVS ou Ex Voto Suscepto). Une collection d’ex-voto du début du siècle est conservée dans la petite chapelle N-D du Château, sur la commune du village provençal d’Allauch. Cette chapelle entièrement rénovée vient de rouvrir au passant. Lors de la célébration d’ouverture de l’Octave N-D du Château présidée par Monseigneur Bernard Panafieu, le dimanche 3 septembre 2000, l’archevêque de Marseille eut au cours de son discours une pensée émue pour le pape Jean XXIII qui venait d’être proclamé «Bienheureux» ce même jour. (Voir note 4 page 154 – 90 ; du numéro spécial Arcadia, 22 juillet 2002 ; lire aussi de Pier Carpi, les prophéties du Pape Jean XXIII, Alta & JC Lattès ed.1975)

(2) La symbolique spécifique de l’Olivier n’a été que rarement traitée par les auteurs, dans le cadre d’ouvrages se rapportant à la Tradition Primordiale, nous attirons cependant le regard du chercheur, à ce propos, sur la 111e et dernière Prophétie des Papes, de Saint Malachie, DE GLORIAE OLIVAE, « La gloire de l’Olivier ». (Nous aurons d’ailleurs à revenir prochainement sur la symbolique du chiffre 111.)

(3) Le mot « Pouvoir » est à prendre ici dans son acception originelle, telle que Don Juan, l’initiateur de Carlos Castaneda, l’utilisa en son temps dans ses discours.
(Quant à l’Anneau …)

En illustration : Monseigneur Bernard Panafieu célèbre l’ouverture de l’Octave de N-D du Château (septembre 2000). Le Pape Jean-Paul II a créé le 28 septembre 2003, trente et un nouveaux cardinaux, parmi lesquels l’Archevêque de Marseille, Bernard Panafieu. Ce dernier avait déjà reçu des mains Jean-Paul II, le Dimanche 29 juin 2003 à Rome le Pallium, insigne des archevêques métropolitains. Le Pallium est une étole de laine blanche, brodée de six croix de soie noire, qui se porte sur la chasuble. La laine est fournie par deux agneaux bénis pour la fête de sainte Agnès, le 21 janvier. Ce signe d’honneur et de juridiction est porté par le Pape et les archevêques métropolitains.

Photographie Arcadia © T E Garnier. La lettre de Thot no 12 ; Décembre 2003.

Nous donnons ci-après quelques fragments de l’homélie prononcée par le cardinal Panafieu, le dimanche 3 octobre 1999, lors de la fête réalisée en son honneur pour ses 25 ans d’ordination épiscopale.

Le Dieu auquel nous croyons est le Dieu de la Promesse et de l’Alliance. Dieu est fidèle. Il tient sa Parole. Il réalise ce qu’Il annonce. Il ne cède pas aux « états d’âme ». Son amour à notre égard est sans réserve.

Voilà pourquoi le sentiment qui nous habite ne peut être que celui de l’action de grâce. N’étaient-ce pas celui qui remplissait le cœur de Jésus devant les merveilles que, par grâce, réalisaient ses disciples ? « Je te rends grâces, d’avoir caché ces choses aux sages et aux intelligents et de les avoir révélées aux tout petits. »

(…) Qui sommes-nous pour avoir été l’objet de la fidélité de Dieu ? L’homme est un mystère. « Je ne puis moi-même saisir tout ce que je suis » dit saint Augustin dans ses Confessions. Nous savons seulement que nous sommes des pauvres, toujours instables et souvent insatisfaits. Il nous suffit d’avoir au cœur la certitude que nous sommes aimés tels que nous sommes, que la main de Dieu nous rejoint, que les épreuves qui labourent nos vies ne sont pas définitives et que le chemin de croix de tout homme débouche dans la lumière de la Résurrection. Mais comme disait saint Bernard, « Quand tout va bien, ne dit pas : jamais rien ne m’ébranlera. Au jour où tu es plein de courage, ne t’installe pas dans la sécurité mais crie à Dieu avec le Prophète : quand décline ma vigueur ; ne m’abandonne pas. De la sorte, l’espérance ne te quittera pas au jour du malheur ni la prévoyance au temps du bonheur. Dans l’instable succession des réussites et de l’adversité, tu garderas cette inviolable et inébranlable égalité d’une âme ferme. Tu béniras Dieu en toute circonstance et tu feras prévaloir en toi, au sein des ambiguïtés et des échecs de ce monde instable, une stabilité intérieure pour ainsi dire perpétuelle, tout en commençant à te rénover et à te reformer à l’antique image et ressemblance du Dieu éternel, du Dieu en qui n’existe aucun changement ni l’ombre d’une variation. »

(…) Chacun de nous dans les engagements qui sont les siens, peut en toute vérité se poser la question : suis-je fidèle à ma parole ? Que vaut ma vie si elle n’est pas traversée par un amour partagé, par l’esprit de service et le don de soi ? Qu’est-ce qu’une existence humaine si une grande passion ne vient pas lui donner son sens ? (…) L’appel de Paul aux habitants de Colosse résonne à deux mille ans de distance avec une actualité accrue : « Supportez-vous mutuellement et pardonnez-vous l’un à l’autre. Ayez la charité qui est le lien de perfection. Ayez un cœur plein de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Et que la paix du Christ règne dans vos cœurs. »

Monseigneur Bernard Panafieu – Octobre 1999