Des paléontologues ont trouvé à Liang Bua, sur l’île de Flores (Indonésie), les restes humains fossilisés d’une nouvelle espèce d’hominidé, datés de 18 000 ans !

Cette nouvelle venue (il s’agit d’un squelette féminin), contemporaine des Homo sapiens, ne mesure pas plus d’un mètre et sa capacité crânienne est évaluée à 380 cm3, soit trois fois moins qu’Homo sapiens.

Une petite taille et un grand voyageur ?

On peut imaginer que l’homme de Flores a atteint l’île il y a 1 million d’années.

C’est l’isolement géographique et la limitation des ressources de l’île qui l’ont fait évoluer vers une petite taille (théorie dite de « nanisme insulaire »).

Pour Anne Dambricourt-Malassé, paléoanthropologue à l’Institut de paléontologie humaine (IPH),  » Cette petite pygmée nous apprend que l’intelligence humaine était déjà d’une formidable souplesse adaptative. On ne croyait pas ces humains capables de quitter l’Afrique et de naviguer…  »

Pour Florent Détroit (département de Préhistoire du Muséum national d’Histoire naturelle) si l’île de Java « …était accessible en période glaciaire », l’île de Flores n’a probablement jamais été connectée au continent.

Pour Pascal Picq,  » …L’homme est donc arrivé avec une embarcation, ou à la nage…  » (Dans Libération 29/10/04).

Cohabitation ?

Cette nouvelle découverte démontre que trois espèces différentes (au moins !) ont peuplé la terre au même moment : l’Homo sapiens, l’Homo neanderthalensis et maintenant l’Homo floresiensis… Notre arbre généalogique ne cesse de s’enrichir…

D’autres trouvailles…

On a également retrouvé sur le site plus de vingt outils en pierre, des restes de stégodons (éléphants nains) et de dragons de Komodo (sortes de lézard géants) qui renforcent la datation du fossile et donnent une idée de son environnement.

D’autres ossements et des dents de sept représentants d’Homo floresiensis sont actuellement étudiés.

Alors que nous recherchons toujours des ancêtres de plus en plus anciens, cette nouvelle découverte nous démontre que nous ne connaissons pas tous nos « cousins », même les plus proches… !

Découvertes effectuées par une équipe de chercheurs indonésiens et australiens sous la direction de Peter Brown, Richard Roberts et Thomas Sutikna.

Sources :

Nature, du 28/10/04.
Courrier International
Sciences et Avenir

A voir sur le site :
http://www.hominides.com/html/ancetres/ancetres-homo-floresiensis.html

Peut il encore exister des survivants ?

Cette question peut sembler stupide mais elle a pourtant été posée. En effet, les médias ont ressorti des légendes faisant état des nains, Ebu Gogo dans la langue locale, qui vivraient dans les cavernes de l’Ouest de l’île de Flores.

Ces légendes locales parlent de petits hommes habitant dans des grottes. Mais nul ne sait s’il s’agit de mythes créés à partir de découvertes d’ossements ou d’une réalité.

Il est vrai que treize mille ans, à l’échelle biologique, c’est hier. Les chercheurs n’hésitent pas à dire qu’ils ont probablement survécu jusqu’à il y a 12 000 ans.

A voir sur le site :
http://www.dinosoria.com/homo_floresiensis.htm

Une découverte tout à fait stupéfiante, qui après tout nous permet de méditer et sur l’origine de notre race et aussi … sur son devenir.

Arcadia. La LdT.

N.B. : dans son numéro de Mars 2005, la revue Pour la Science (édition française de Scientific American) édite deux articles sur l’homo floriensis.