Lyon 1562, capitale protestante. C’est le titre et le thème d’une exposition visible jusqu’au 28 février aux Archives municipales de Lyon (Attention ! Plus que quelques jours…). En 1562, le tiers de la population lyonnaise est convertie à la religion réformée. Fin avril, suite au massacre de Wassy qui va déclencher les guerres de religion, comme dans beaucoup de grandes villes les protestants lyonnais se soulèvent et s’emparent de la cité. Lyon devient une ville protestante, qui pour assurer sa position fait appel à son armée. C’est alors qu’entre en scène le sinistre baron des Adrets, qui se fera remarquer par ses exactions en tous genres. L’exposition retrace tout le faste de la Renaissance lyonnaise depuis le début du XVIe siècle, puis le basculement vers l’horreur des guerres de religion, et le retour à la sérénité avec l’avènement d’Henri IV. Des dizaines de documents originaux sont exposés, depuis le « placard contre la messe » de 1534, prêté par le Musée de l’Imprimerie, jusqu’à l’acte de mariage d’Henri IV, qui en 1600 choisira Lyon pour ses noces avec Marie de Médicis, en passant par le plan scénographique de la ville réalisé vers 1550. C’est toute l’ambiance historique déjà évoquée par « l’affaire Dolet », livre signalé sur ce même blog par Sébastien Joly, qui est ainsi recréée par cette exposition, laquelle se double d’un livre reprenant son titre « Lyon 1562, capitale protestante », ouvrage savant réalisé par un collectif d’historiens et d’universitaires. On y apprend en particulier qui est à l’origine de cette traduction du « Songe de Poliphile » qui circule en France dans certains milieux avant même son édition à Venise. Personnage qui sera ensuite un des piliers de la Société Angélique… La suite dans mon livre à paraître prochainement : « La Société Angélique – une société secrète d’humanistes et d’imprimeurs à la Renaissance. » >[Patrick Berlier]