Les Chroniques de Mars proposent à leurs lecteurs, à partir de ce mois-ci, de prendre connaissance de plusieurs extraits de définitions essentielles de cet ouvrage, définitions qui ont marqué de leur empreinte l’histoire mais aussi la légende mythique de Rennes-le-Château.

Les Chroniques // Garnier-Berlier-Doumergue-Dugès

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« Dieu choisit la France de préférence à toutes les nations de la terre pour la protection de la Foi Catholique ; pour ce motif la France est le Royaume de Dieu même. Les ennemis de la France sont les ennemis du Christ… La tribu de Juda est la figure anticipée du Royaume de France… Le Rédempteur a choisi le béni Royaume de France comme l’exécuteur spécial de ses divines volontés. »

Lettre de Grégoire IX à Saint Louis, Roi et confesseur.

LES MÉROVINGIENS

3-48.jpgLES MÉROVINGIENS // La Dynastie des Mérovingiens qui régna du Ve au VIIIe siècle sur le territoire hérité des Francs Saliens, rassemble une aire géographique composée approximativement du nord de la France et de la Belgique actuelles. Le roi guerrier Clodion dit le « chevelu » – cette distinction physique fut la marque de reconnaissance des rois mérovingiens – chef d’une peuplade Sicambre, appelés les Saliens ou Francs Saliens, introduit la dynastie qui perdurera jusqu’au milieu du VIIIe siècle. En 428, Clodion défait le général romain Aetius et s’empare successivement de Tournai et Cambrai. Aetius fou de colère réclame vengeance et rapporte sur l’adversaire une revanche cuisante trois ans plus tard. Une paix négociée qui fera des armées de Clodion des auxiliaires zélés de l’empire romain décadent s’ensuit, augurant du prochain royaume mérovingien en gestation, que finira de concrétiser le grand roi Clovis, baptisé le jour de Noël 496, à Reims, en présence de plus de trois mille hommes de son armée, nous rapporte Grégoire de Tours chroniqueur hagiographe de l’époque.

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Particularité de la dynastie mérovingienne, elle repose dans son fondement premier sur une histoire légendaire extrêmement curieuse qui voit dans le fils de Clodion le chevelu, dénommé Mérovée, non seulement celui qui laissera son nom à la dynastie, mais aussi le principal acteur d’une scène allégorique qui prend sa source dans les archétypes les plus enfouis de l’Histoire génésiaque, mêlant de la sorte fable à décoder et source présumée de l’origine de l’Humanité sur la planète. Cet argumentaire bien peu scientifique fut repris par Gérard de Sède pour introduire son ouvrage « La race fabuleuse », où l’on voit un certain Marquis de B. (>II-1), géant au long cheveux roux, servir d’informateur érudit au célèbre auteur de « l’Or de Rennes ». L’épouse de Clodion le chevelu – déjà enceinte du roi – fut séduite à nouveau par un monstre marin alors qu’elle se baignait dans l’océan. Doublement enceinte, les sangs se mêlèrent dans le ventre de la mère, pour donner naissance à Mérovée. De cette extraordinaire histoire s’ensuivit une légende tenace qui voulait que les rois mérovingiens aient acquis par là même des pouvoirs surnaturels, notamment thaumaturgiques. Devant de tels propos l’historien ne peut que rester coi, laissant alors la parole au poète ou à l’initié. La dynastie des Mérovingiens prenait corps pour laisser place à l’histoire, une histoire de fondations d’empire, de bruits de palais et de meurtres sanglants. Dans l’affaire de Rennes telle qu’elle se conçoit dans toutes ses composantes majeures, il est fondamental de comprendre et connaître cette histoire de France et la dynastie des Mérovingiens, car elle devient ensuite par la magie du verbe, l’incarnation du mystère. Généalogie officielle de la Dynastie des Mérovingiens >[Clodion / Mérovée / Childéric Ier / Clovis Ier / Thierry Ier / Clodomir / Childebert Ier / Clotaire Ier / Théodebert Ier / Théodebald / Caribert Ier / Gontran / Sigebert Ier / Chilpéric Ier / Childebert II / Clotaire II / Théodebert II / Thierry II / Sigebert II / Dagobert Ier / Caribert II / Sigebert III / Clovis II / Clotaire III / Childéric II / Thierry III / Dagobert II / Clovis III / Clovis IV / Childebert IV / Dagobert III / Chilpéric II / Clotaire IV / Thierry IV / Childéric III.] Dans cette généalogie, la dynastie succédant à Dagobert Ier de 639 à 751, est connue sous le nom de « rois fainéants », l’exercice réel du pouvoir étant mené d’une main de fer par les chambellans du royaume mérovingien.

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Pépin le Bref, dit Pépin III, qui doit son surnom à son aspect chétif prend ses fonctions de roi d’Austrasie et de Neustrie en 747, son frère Carloman ayant été écarté du pouvoir. En 751, Pépin le Bref avec la bénédiction du Pape Zacharie dépose le dernier roi mérovingien Childéric III, le fait tonsurer, signe sacrilège, puisque l’abondance de longue chevelure était la marque indéfectible de puissance, pouvoir et royauté. Childéric III, dernier roi officiel de la dynastie, meurt en 755, et s’achève avec lui la première dynastie des rois de France. Toujours en 751, Pépin le Bref est élu roi par ses pairs et sacré par saint Boniface dans la Basilique Saint-Denis, nécropole des rois de France, élevée à la fin du Ve siècle par sainte Geneviève. La dynastie des Mérovingiens a vécu, la dynastie des Carolingiens entame alors sa marche en avant jusqu’en l’année 987. L’histoire officielle racontée ainsi laisse peu de place à la rêverie et à l’enchantement, pourtant, selon une généalogie officieuse qui fut le point de mire de toute la geste castelrennaise racontée par Pierre Plantard (>I-1), lorsque Dagobert II, né en l’an 652, fils de Sigebert III et d’Hymnechilde et petit-fils de Dagobert Ier, fut assassiné non loin de Stenay (>II-1) dans la forêt de Woëvre, le 23 décembre 679 (sa tombe sera découverte en 872 et son crâne exposé à Mons en Belgique, dans le trésor des Sœurs Noires), il aurait eu un fils, Sigebert IV qui aurait survécu au drame. Sigebert IV, fils de Dagobert II et de la reine Béchilde, aurait été protégé par sa mère et envoyé sous bonne escorte dans le Razès (>II-1), à Rhedæ, la Cité des chariots.

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Il aurait survécu-là et aurait eu, sans régner, une descendance « mérovingienne. » De cette légende du « rejeton ardent », Pierre Plantard s’empara pour mêler en un même écheveau un « roi perdu », une capitale mérovingienne Stenay, une capitale wisigothique Rhedæ, et un fief Templier Gisors. La fabuleuse histoire du « Triangle d’Or » pouvait commencer.

(…)


Les Bergers d’Arcadie – L’ABC de RLC.
Chroniques de Mars, novembre 2013.

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Matrix reloaded – Le mérovingien //

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