Les Chroniques de Mars // Cédric Mannu pouvez-vous nous dire quelques mots sur vous-même, sur votre travail et sur vos recherches en guise de présentation ?

Cédric Mannu // J’ai fait des études d’histoire et de philosophie des sciences à La Sorbonne jusqu’en doctorat sur l’Alchimie (voir mon livre sur Eugène Canseliet) et la Microbiologie y compris appliquée au règne minéral (Les Microzymas d’Antoine Béchamp). Je travaille actuellement sur les travaux d’un savant philologue, redécouvreur des savoirs de la Haute Antiquité sacrée.
Par ailleurs, quelques fois par an, je donne des stages d’Alchimie pratique, axée sur l’Oratoire, dans des lieux particulièrement appropriés à des moments propices, avec des animateurs compétents.

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Les Chroniques de Mars // Vous venez de publier la première biographie consacrée à l’alchimiste Eugène Canseliet. Pourquoi ce choix ?


Cédric Mannu
// D’abord, cela correspondait à la fin d’un parcours initié il y a plus de dix ans par une maîtrise en Histoire des sciences sur le sujet. Cette biographie m’a permis, en reprenant ce travail durant presque deux ans, de faire le point sur les dernières connaissances biographiques d’Eugène Canseliet, et de proposer une explication scientifique à ajouter au crédit des possibilités de l’alchimie. J’ajoute que cette maîtrise a entièrement été revue pour les besoins de l’édition, augmentée des différentes découvertes de cette dernière décennie.

Canseliet_livre-3.jpg Béatrix Canseliet m’a fait l’honneur de préfacer ce travail, dont elle a jugé la publication indispensable. Ce qui me fait particulièrement plaisir c’est qu’il permet de toucher un public vaste, y compris de personnes peu ou pas au courant de la filiation Fulcanelli ou de l’alchimie. J’ai ainsi des lecteurs aussi divers que des médecins, des responsables RH, etc., qui me félicite pour le travail réalisé, tant manquait à vrai dire une biographie sur Canseliet.

Les Chroniques de Mars // Vous avez pris le parti dans votre livre sur Canseliet d’aborder également l’Alchimie sous l’angle de la modernité, avec des passages extrêmement précis et rigoureux sur les différentes phases de l’œuvre, bien détaillée au plan purement scientifique, telle que la recherche « scientiste » contemporaine situe actuellement la problématique de l’Alchimie, rajoutons – non pas sous l’angle de l’Hyperchimie, si chère à Castelot, mais bien à travers une dimension quantique nouvelle qui aborde notamment les éléments distincts du tableau de Mendeleïv avec une beaucoup plus grande amplitude ?

Cédric Mannu // Je crois qu’il est en effet extrêmement important à l’heure où l’on parle de relativité restreinte ou générale, de théorie quantique, de matière sombre ou noire… de resituer le débat de l’alchimie dans la science. La reprise des travaux de Maxwell, une bonne compréhension des travaux de Louis Boutard ou plus récemment de Dan Winter, et l’incroyable qualité du travail accompli par le Docteur Monti, permettent de démontrer l’inadéquation de la théorie d’Einstein, les contradictions internes des hypothèses quantiques, et d’en revenir à une vision cohérente de l’éther, aether si cher des anciens. C’est un impératif alchimique que de comprendre cette notion d’un fluide universel, des ondes dont parle Canseliet, que l’on peut fort à propos nommer Ether dans le langage scientifique et physique contemporain.

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Les Chroniques de Mars
// Vous avez également abordé dans votre livre la pratique de l’Oratoire chez Canseliet, pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

Cédric Mannu // Je ne pouvais dans ce livre qu’effleurer la pratique de l’Oratoire chez Canseliet. Mais il s’agit d’un domaine vertical et vertigineux où les intersignes et la synchronicité sont présents pour renseigner l’alchimiste sur la nature des travaux à accomplir ou les propriétés particulières de la saison intérieure qu’il entame. L’alchimie est une mystique, et Canseliet était fort attaché aux travaux des Illuminés allemands comme Heinrich Kunrath (L’amphithéâtre de l’éternelle sapience) ou français comme Dom Pernety.

L’alchimiste soumet ses travaux à une volonté d’ordre supérieur, que l’on peut volontiers qualifier de divine. Et Canseliet n’a jamais hésité à concilier Sainte Messe et Alchimie, révélation chrétienne et pratique sur la matière élue.

Les Chroniques de Mars // Vos recherches actuelles vous ont amené à découvrir une correspondance inédite d’Eugène Canseliet qui sera prochainement publié aux éditions Arqa. Il s’agit d’une correspondance privée à un ami de Canseliet, ce texte n’a jamais été publié. Pouvez-vous nous en parler ?

Cédric Mannu // Ce que je peux vous dire c’est qu’il s’agit d’une œuvre clé commentée par Canseliet, en relation avec la fondation, pourrait-on dire, de l’alchimie occidentale. Il me reste à effectuer un commentaire suffisamment éclairant pour un document aussi majeur. Canseliet a eu une immense correspondance privée, avec les surréalistes et notamment André Breton, avec d’autres acteurs restés plus anonymes, chercheurs, pharmaciens ou docteurs, partageant comme lui son vaste intérêt pour l’alchimie. Et dans ces lettres, on trouve de nombreuses perles mais sans nul doute aucune aussi belle que celle qui va être publiée prochainement.

Les Chroniques de Mars © Entretien avec Cédric Mannu – janvier 2011


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THESAVRVS // Adam – Adepte – Aigles – Alchimie – Alchimiste – Argyropée – Assation – Athanor – Chrysopée – Coupellation – Cyliani – Élixir- Élixir de longue vie – Eugène Canseliet – Philalèthe – Fulcanelli – Gnose – Grand Œuvre – Lavures – Macrocosme – Magnum Opus – Mercure – Microcosme – Nicolas Flamel – Œuvre au noir – Œuvre au blanc – Œuvre au rouge – Or – Panacée – Paracelse – Philosophie Hermétique – Pierre Philosophale – Poudre de projection – Régule – Rémore – Soufre – Sublimations – Table d’Emeraude – Teinture – Terre adamique – Transmutation – Unobtainium – Vitriol – voie de l’Antimoine – voie du Cinabre //