Au temps des indiens sioux, il suffisait de faire les incantations appropriées et que toute la tribu réunie danse aux sons des tambours et des chants gutturaux pour faire tomber la pluie… Mais ce temps-là semble bien définitivement révolu, en effet le cheikh Khalifa ben Zayed Al Nahyane, président des Émirats arabes unis (EAU), aurait financé une installation pilote qui aurait déclenché cinquante-deux orages de pluie dans la région d’Al Ain, près d’Abou Dabi, l’été dernier ! « La nouvelle, stupéfiante, vient d’être publiée par des journaux anglo-saxons : une entreprise suisse aurait réussi, dans le plus grand secret, à mettre au point un procédé pour déclencher la pluie en plein désert… Si cette nouvelle devait être confirmée, ce serait une véritable révolution susceptible de bouleverser la vie de nombreux pays désertiques. Ma bonne dame, s’il se met à pleuvoir dans les déserts, où allons-nous ? En elle-même, une pluie artificielle n’a rien de nouveau. Il existe déjà plusieurs procédés pour déclencher la pluie lorsque les nuages sont déjà là, mais c’est la première fois qu’une technologie parviendrait à tirer des larmes d’un ciel bleu azur. Voyons ce miracle d’un peu plus près. La firme suisse Metro Systems International, créée par Helmut Fluhrer, a installé dans le désert une centaine d’ionisateurs géants répartis sur cinq sites. Ils ressemblent à d’immenses palmiers dont les feuilles métalliques émettent dans l’atmosphère des milliards de milliards de particules ionisées (en général des électrons). Ils ne fonctionnent pas en permanence, seulement quand l’humidité dans la haute atmosphère, où se forment normalement les nuages, dépasse 30 %. Une fois dans l’air, les particules ionisées agglomèrent autour d’elles de microscopiques grains de poussière, avant de s’envoler vers le ciel, entraînées par la convection naturelle. Une fois l’altitude de formation des nuages atteinte, ces poussières chargées négativement font leur boulot habituel : elles condensent sur elles l’humidité atmosphérique jusqu’à former de grosses gouttes qui n’ont alors plus aucune autre idée en tête que de se précipiter sur le sol.

Alleluia, il pleut en plein désert ! (…).

>[Sur le site du Point.fr]