Nos réflexions sur l’astrologie nous conduisent à penser que l’astrologie, non pas ce qui circule sous son nom mais ce qui existe réellement- deux plans qui ne coïncident nullement et c’est le second qui nous intéresse au premier chef – joue le rôle d’un régulateur pour le corps social à l’instar de certaines fonctions du corps physique. On distinguera donc désormais le système astrologique (celui des faits astrologiques) et le savoir astrologique (celui de la littérature astrologique)

Cela expliquerait pourquoi les phénomènes qui vont subir de plein fouet « l’ influence » astrale varieront au cours du temps. L’astrologie en ce sens se manifeste quand dans une certaine région du globe les choses vont mal, font mal. Elle ne provoque pas la crise, la crise est la réaction à un dysfonctionnement comme le fait de tousser est le signe que le corps physique se défend.

Tout cela ne se conçoit que dans le cadre de périodicités relativement brèves et parfaitement régulière au niveau cyclique. Nous avons établi cette durée à sept ans pour retrouver un même type d’intervention, soit le quart d’une révolution de Saturne.

Nous vivons actuellement un de ces moments privilégiés, proprement astrologiques et si spectaculaires qui permettent précisément au savoir astrologique de se recadrer, de se « décrasser » et de retrouver sa structure propre. Le dit savoir s’est « encrassé » du fait même qu’il s’est appliqué à un champ qui ne lui convenait pas, celui justement d’une société encrassée. L’astrologie n’est pas là pour justifier la « crasse », l’impureté, la pollution mais pour l’éliminer, tel est bien là le contresens dont elle est victime.

Tout au long des âges, à ce rythme de tous les 7 ans, lié au passage de Saturne sur certains assemblages d’étoiles, lesquels varient constamment sur le parcours des planètes (lune comprise, on notera que l’on ne peut situer le soleil dans le zodiaque en plein jour, sinon indirectement du fait des formes prises par la lune (nouvelle lune, demi-lune-pleine lune, ce qui rend encore plus abstrait la notion de « signe solaire »), les régions du globe les plus diverses ont été l’objet d’interventions astrologiques. La raison de ces changements géographiques est fonction de ce qui se passe au niveau sociopolitique. Autrement dit, comme on l’a dit, le système astrologique en place – par opposition au savoir astrologique- intervient ponctuellement là où cela fait problème au niveau du collectif. Quand nous avons mal quelque part, nous n’avons pas mal partout sinon il y aurait une effrayante dépense d’énergie et l’on ne saurait par où commencer. On dit ‘j’ai mal à la tête », « j’ai mal au cœur » et non pas « j’ai mal » ? L’enfant doit apprendre à préciser où il a mal.

En cette année 2011, qui est propre à ce type de régulation, d’autorégulation- c’est le monde arabe qui fait l’objet d’une intervention astrologique – du système astrologique – remarquable. Les foules sont comme électrisées par quelque énergie dont elles ignorent l’origine, la nature mais qui est bien celle du système astrologique, qui veille au bon équilibre des choses. On notera le rôle d’arbitre, de régulateur de l’armée dans la plupart des cas, présents et passés – on pense à la Turquie, dans le passé et à l’Egypte actuellement, à diverses « juntes» – ce qui laisse entendre que celle-ci, très souvent, constituerait le relais terrestre du système astrologique. Il faudrait approfondir ce rôle des militaires à travers les âges, probablement plus important que toute autre « caste ». Il n’y a pas de justice sans étalage de la force. On pourrait donc parler d’une instance militaro-astrologique comme si les militaires étaient le bras armé, la courroie de transmission du système astrologique.

Ce n’est donc évidemment pas en dressant le thème de tel pays que l’on localisera la géographique soumises au «traitement » astrologique, lors d’une phase donnée, et ce d’autant plus que ceux qui préconisent un tel recours ignorent la véritable configuration du système astrologique telle que nous la décrivons dans nos textes. Le caractère massif du phénomène dépasse ce type de cloisonnements. tant au niveau des foules que du nombre d’Etats impliqués, touchés. Les astrologues, qui connaissent le savoir mais pas le système astrologique, ne peuvent qu’y perdre leur latin et leurs gesticulations désespérées sont pathétiques.

La prochaine fois, dans sept ans, ce seront certainement d’autres régions qui seront sur la sellette comme ce fut le cas par le passé. Au lieu de percevoir les similitudes entre ces situations, d’une époque à l’autre, les astrologues se contentent de faire du cas par cas. Ils évitent notamment et prudemment de comparer ce qui se passe actuellement à ce qui a eu lieu dans le passé, de façon à ne pas avoir à constater que ce ne sont pas les mêmes configurations, au regard de leur « savoir » qui auront joué. Et nous avons beau leur montrer que bel et bien certaines configurations reviennent, ils ne veulent pas nous entendre. Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Nos correspondants, sur le net, s’accrochent à leur savoir faire car ils ne veulent pas se délester d’une expérience durement acquise. Seuls de nouveaux venus à l’astrologie pourront nous suivre et cela tombe bien car notre astrologie est plus attractive qu’aucune autre pour le public et pour les non astrologues. D’ailleurs, comme nous l’avons dit ailleurs, c’est l’establishment astrologique qui est actuellement en cause car il exerce un pouvoir sur les peuples qui est illégitime du fait de leur incompétence. Cette caste astrologique actuelle n’est pas à la hauteur et se met des œillères. Mais elle est condamnée à disparaître et là encore, cela se fera géographiquement. On notera ainsi que l’astrologie se réforme diversement d’un pays à l’autre, que l’Allemagne astrologique , au XXe siècle, a su se rapprocher du système astrologique et que l’Inde a su éviter certaines dérives. En France, il y a eu de louables tentatives, dans les années cinquante-soixante (avec Gauquelin, Barbault et Nicola) mais le soufflé est retombé depuis une bonne vingtaine d’années quand les « enseignants » ont pris le pouvoir et ont remplacé les chercheurs. Ces enseignants ont su jouer de leurs atouts, notamment pour constituer un public payant pour les Congrès, qui sont devenus des « cours magistraux », ce faisant ils ont détourné le concept de « colloque » de sa signification profonde telle qu’elle était vécue dans les années soixante-dix-quatre- vingt avec pour résultat la disparition de l’élément masculin, au niveau du public- lequel est allergique à toute société bloquée où les aveugles donnent le change du fait qu’ils restent sur un terrain de connaissance. Ce n’est que dans le mouvement que l’on peut départager les gens car la routine protège les médiocres, jaloux d’un savoir qui leur apporte à eux bien plus qu’à leurs élèves et à leurs clients, une apparence de brillance, qui leur donne une aura qu’ils ne méritent guère.

Certes, au bout d’un certain temps, la vigilance du système astrologique va décliner et le contrôle du Surmoi astrologique redonnera à l’humanité une certaine liberté de manœuvre dont elle abusera souvent. On passe alors de la phase diurne à la phase nocturne du cycle saturnien, cette phase nocturne pouvant être qualifiée d’uranienne, non pas au regard du système astrologique qui ne reconnaît pas la planète Uranus mais au regard de ce qu’il en est dit dans les manuels exposant le savoir astrologique. Alors- quand le chat n’est pas là les souris dansent – le public se laissera à nouveau circonvenir, perdra son élan et déléguera, bon gré mal gré, le pouvoir à quelques personnages plus doués que d’autres. On passe ainsi d’une logique horizontale, celle de la masse – à une logique verticale- celle de l’élite. C’est d’ailleurs assez sain car il importe que l’Humanité ne soit pas en permanence dépendante des systèmes.

Car le système astrologique, contrairement à ce que tant d’astrologues affirment, n’a rien de « naturel », il est au contraire avant tout une construction, un dispositif, instauré il y a bien longtemps on ne sait trop comment – on hésite entre l’intervention d’extra-terrestres et une intégration progressive de certaines lois, au sens juridique du terme, dans l’inconscient collectif. Il y a probablement dans la Bible des informations à ce sujet : les Tables de la Loi, les « Elohim » (voir Jean Sendy), le récit biblique de l’Exode est le théâtre d’une dialectique entre le peuple et ses chefs, à commencer par Moïse et la Sortie d’Egypte, commémorée par les Juifs tous les ans à Pâques (Pessah) notamment avec l’épisode du Veau d’Or.

Contrairement à ce que d’aucuns peuvent croire, nous ne sommes pas nécessairement favorables au « système astrologique », nous nous contentons de le décrire. En effet, il est par excellence l’exemple même de l’emprise de la technologie sur l’humanité. Mais le système a son talon d’Achille tout comme le soleil ne nous atteint pas en permanence. La nuit nous libère de l’emprise du soleil mais, malheureusement, c’est justement la nuit que nous sommes le plus tentés de recourir à la technique, ne serait-ce que pour nous éclairer, nous chauffer, et l’hiver est en analogie avec la nuit. Cela tient à un certain mimétisme dont les effets dévastateurs ne sont plus à signaler.(cf. nos textes à ce sujet). Le savoir astrologique relève de ces techniques nocturnes qui pallient les handicaps par des « outils ». A peine les gens sont-ils sortis de l’emprise du système astrologique qui les intègre au sein d’une foule, qu’ils risquent fort de tomber dans les rets du savoir astrologique, qui va les conforter en tant qu’individus, grâce au thème astral. On passe ainsi de Charybde en Scylla !

Nous qualifions d’uranienne, une telle situation où se multiplient les électrons libres, en raison du déclin du magnétisme central du système astrologique saturnien. Cela part dans tous les sens et c’est alors que les astrologues nous proposent de prévoir l’imprévisible, l’aléatoire alors que cela n’est pas leur fonction. Ils devraient laisser ce travail aux « voyants » car l’outil astrologique dont ils disposent n’est performant que dans les mains de voyants et non par lui-même, c’est au mieux un « support ». Le « savoir astrologique » est encrassé par les dérives divinatoires dont il faut le purifier, le laver. Il importe qu’à terme savoir astrologique et système astrologique coïncident.

Cela dit, comme on a dit, il serait probablement préférable que l’Humanité à terme s’émancipât de l’un et de l’autre mais plus globalement de cette Technique dont Frank Herbert (dans Dune) ou John Cameron (dans Avatar), sans oublier « Matrix » ou « Blade Runner », sous couvert de science fiction, ont dénoncé les dangers pour l’avenir de l’Humanité. Il faudra un jour, dans tous les domaines, y compris en musique, quitter les outils, les prothèses et les instruments pour revenir aux organes, au corps, et aux sens.


Jacques Halbronn