Toute médaille a son revers et toute situation est vouée à terme, de par le processus même de la cyclicité, à donner lieu à quelque chose qui en soit l’envers, à se retourner. C’est ainsi que ce qui se passe actuellement a nécessairement deux faces : l’ampleur des mouvements de masse qui envahissent, cette fois, l’espace politique du monde arabe, Palestine comprise, comme cela s’est produit, par le passé, sous d’autres latitudes mais sous une même configuration –Saturne au milieu d’un signe cardinal en tropique (il est actuellement à 10° balance rétrograde)- coïncide, peu ou prou, avec la dégradation de l’image des leaders qui ne font plus le poids.

Les astrologues feraient bien de garder ce point à l’esprit. Il y a quelques jours, un astrologue réputé, lors d’une conférence publique, a étudié le cas DSK qui allait tranquillement, à l’entendre, faire acte de candidature aux primaires socialistes au début juin, et le surlendemain, on apprenait que le directeur du FMI avait été appréhendé par la police new-yorkaise pour agression sexuelle, et il n’en était d’ailleurs pas à sa première affaire.

Or, depuis plusieurs mois, l’on sait à quel point les leaders sont sur la sellette et sur un siège éjectable. On pourrait penser à Oussama Ben Laden, tué, au Pakistan, il y a peu, après avoir vécu dans une sorte de sinécure, en pleine impunité. A qui le tour ? A l’astrologue d’être extrêmement vigilant et de savoir ce qui peut menacer l’avenir d’un leader, au regard de ses points faibles. A lui de (se) poser les bonnes questions. Il ne s’agit certes pas de se vouloir « voyant » mais bien de circonscrire les problèmes, les éventualités, les risques encourus en un temps où certains personnages plus ou moins en vue risquent d’être déconsidérés. Et DSK faisait assurément partie de ce lot, sans compter que l’on avait déjà évoqué à son sujet certains points problématiques comme l’histoire de la Porsche.

Il est une autre victime possible de la situation céleste actuelle, ce sont les structures supranationales qui résistent mal à de telles secousses sismiques. On a vu très récemment la remise en question de l’Espace Schengen, ce qui conduit à la remise en place de certaines frontières. Cela ne devrait pas étonner plus que cela les astrologues bien avertis. Le fait que DSK dirige une structure internationale comme le FMI est un phénomène aggravant quant aux risques encourus. Il ne s’agit d’ailleurs pas, soyons clairs, de faire le thème de DSK ou en tout cas il faut déjà commencer par déterminer ceux qui pourraient être atteints du fait de la conjoncture astrale ambiante.

Cela dit, il semble que l’on en reste encore, en astrologie, en dépit de tous les graphiques, à l’idée que si une prévision se réalise, c’est que le système, la technique sont bon. Nous pensons, au contraire, que la notion de réalisation d’une prévision est relative. L’astrologue doit annoncer un péril, il ne peut dire quelle sera l’issue. Autrement dit, il eut été heureux que notre astrologue signalât la présence de gros nuages sur DSK – puisque c’est lui qui avait choisi de s’y intéresser- sans préjuger de la façon dont tout cela se terminera. Il aurait été bon de dire que DSK appartenait à un ensemble de personnages assez en vue et dont l’avenir politique risquait d’être compromis, hypothéqué. . Le thème ne suffit pas et certainement nombreux sont ceux qui ont quasiment le même thème que celui de DSK sans avoir pour autant le même profil psychosociologique.

On se souvient qu’en Mai 68, sous une configuration du même ordre (Saturne étant à 20° Bélier), le général De Gaulle, premier président de la Ve République, réélu en 1965 pour un nouveau septennat, se vit extrêmement contesté. Qu’il ait pu poursuivre quelque temps au pouvoir, ce n’était qu’un sursis et un an plus tard, il quitterait le pouvoir, Saturne ayant avancé de 6°.

Rappelons la nature de la dialectique entre le peuple et les chefs qui sont antagonistes. Le peuple trouve sa force dans un passé séculaire, dans le temps qui a forgé la nation tandis que les chefs sont finalement avant tout marqués par le futur, par l’Etat. En fait, le leader est l’ennemi du peuple, il est condamné à terme à trahir sa cause. Son monde est celui de la caste des chefs qui fait contrepoids aux peuples. Quand les peuples perdent conscience de leur spécificité, l’on bascule vers des empires, des unions en quelque sorte contre nature qui privilégient la spatialité sur la temporalité, qui abolissent les frontières, les souverainetés aux dépens de la diversité des cultures et des langues. Il faut comprendre notamment que la dynamique européenne est à l’opposé de ce qui se passe actuellement et que cette dynamique – qui s’est illustrée par le passé avec l’empire austro-hongrois et en partie, avec l’empire ottoman, dans la partie centrale et orientale de l’Europe- ne reprendra que lorsque l’élan actuel s’essoufflera, retombera, ce qui devrait correspondre grosso modo avec l’entrée de Saturne en sagittaire, non loin d’Antarès, une des quatre étoiles fixes royales qui ponctuent la course de la planète.

On peut d’ailleurs se demander où se situe la dimension proprement astrologique dans un tel dispositif. Il y a en effet deux hypothèses en présence par rapport aux mêmes données d’observation. On est là dans une problématique matin/soir, Eté/hiver. Où est l’aube, où est le crépuscule ? Où est le « printemps », où est l’ »automne » ? Où sont les forces du jour, où sont celles de la nuit ? Où est Dieu, où est Satan ? Rappelons que chaque fois ces forces s’inscrivent dans un seul et même cycle. Dans chaque cycle, il y a des forces antagonistes qui s’éveillent quand l’adversaire décline. Il n’est nul besoin de concevoir deux entités distinctes, la cyclicité intègre la dualité.

La question que nous (nous) posons est donc la suivante. Est-ce que le système astrologique est articulé, au niveau de sa signalétique stellaire, sur la montée des leaders ou, au contraire, sur celles des peuples ? Quelle est sa finalité ? Est-ce qu’actuellement, ce que nous voyons se manifester est une carence du système astrologique, un passage à vide qui laisse toute liberté à des forces qui se déchaînent- c’est-à-dire littéralement qui se désenchaînent, se débrident- comme on dit dans l’Evangile que Satan quitte sa prison à certaines époques, pour un certaine laps de temps- ou bien, au contraire, est-ce un temps d’expression maximal du processus astrologique ? – Autrement dit, sommes nous dans le jour ou dans la nuit de la civilisation astrologique ? En pratique, cela ne change pas grand-chose : l’important, avant tout, n’est-il pas de prévoir et d’anticiper sur ce qui va se passer et non pas de réagir quand les dés sont déjà lancés ?

Mais sur le plan théorique, l’enjeu d’un tel débat reste de taille. En effet, si nous étudions les moments de ces émergences populaires, elles ont lieu lorsque Saturne est éloigné au maximum du réseau des 4 étoiles fixes royales. (Début gémeaux, début vierge, début, sagittaire, début poissons, en tenant compte de la précession des équinoxes sur un référentiel tropique) et en revanche, c’est quand Saturne passe à proximité relative de ces étoiles que la gouvernance du monde vers une organisation supranationale, supraculturelle est la plus puissante.

Au cours des derniers mois, nous avons surtout cherché à montrer que le « printemps » des peuples – et ici le printemps arabe comme on l’appelle – ce qui n’a rien à voir avec la période de l’année – rappelons que le processus a commencé en plein hiver- dans l’hémisphère nord- s’expliquait astrologiquement et que l’on pouvait ainsi relier toute une série de ‘printemps » au sein d’un seul et même quadrilatère parcouru par Saturne, au rythme d’une périodicité de sept ans environ.

Mais avec le recul, on ne peut laisser certains questionnements à ce stade surtout si l’on pense que le système astrologique a correspondu à un progrès civilisationnel voire à un garde-fou. Contre quoi, ce garde-fou ? Contre les leaders ou contre les peuples ? Nous serions tentés de penser que nous sommes placés, en ce moment, face à un phénomène de type ‘ »Tour de Babel » en ce sens que chaque pays, chaque peuple, tend à vouloir vivre sa propre vie, chacun étant confronté à ses vieux démons, à sa propre mythologie, à sa propre légende. Ce sont des chevaux que l’on n’arrive plus à contrôler. Quelque part, il y a régression, c’est-à-dire un retour en arrière, ce qui fait sens cycliquement. Mais évidemment, tout dépend de quel point de vue l’on se place. Pour les peuples qui reprennent des couleurs, du tonus, ce n’est évidemment pas une régression. A contrario, pour les organisations qui dépassent le niveau des cloisonnements locaux, régionaux, c’est bien un temps de repli, de « vacance », de parenthèse.

La raison d’être de l’astrologie- non pas en tant que savoir mais en tant que réalité millénaire- est-elle du côté de ce monde postbabélien, incarné par La Maison Dieu (la Tour) dans le Tarot, qui est celui où les hommes ne se comprennent plus entre eux ou au contraire du côté du monde au moment de la construction de la Tour de Babel ?

Genèse, chapitre 11 / 1-9

« la terre entière se servait de la même langue et des mêmes mots. Or en se déplaçant vers l’Orient les hommes découvrirent une plaine dans le pays de Shinéar et y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! moulons des briques et cuisons-les au four. Les briques leur servirent de pierre et le bitume leur servit de mortier. Allons dirent ils, bâtissons nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel. Faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre. Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils d’Adam. Eh, dit le Seigneur, ils ne sont tous qu’un peuple et qu’une langue et c’est là leur première œuvre ! Maintenant rien de ce qu’ils projetteront de faire leur sera inaccessible ! Allons, descendons et brouillons ici leur langue, qu’ils ne s’entendent plus les uns les autres ! De là, le Seigneur les dispersa sur toute la surface de la terre et ils cessèrent de bâtir la ville. Aussi lui donna t’on le nom de Babel car c’est la que le Seigneur brouilla la langue de toute la terre et c’est de là que le Seigneur dispersa les hommes sur toute la surface de la terre. »

Par rapport au mythe de Babel, où se place l’astrologie ?

Rappelons que les astronomes utilisaient des ziggourats pour observer le ciel, c’est-à-dire des tours. Selon nous, nous sommes dans une période où cette Tour est ébranlée, comme un aimant qui ne fonctionne plus trop bien. La Tour de Babel serait la construction même de l’édifice astrologique. Même le soleil laisse la place à la nuit, c’est-à-dire à ce qui lui est opposé. Comme le dit la Bible, cette Tour symbolise l’unité du monde, son unicité par delà les divisions. Et c’est la force de l’Humanité. Imaginons qu’il y ait un attaque d’extra-terrestres, s’ils existent, mais ce n’est là qu’une image, ils auraient tout intérêt à intervenir pour nous soumettre lorsque cette force de cohésion fléchit, est au plus bas de sa courbe. Ce qui est le cas, actuellement. En 1989, le bloc communiste de l’Est européen s’est démembré sous le coup d’une nuit astrologique, quand Saturne était en capricorne, au carré de sa position actuelle. Car il y a deux carrés ; celui qui réunit tous les moments où l’humanité débarque ses leaders, détruit ce qu’ils ont tenté de mettre en place et celui qui réunit tous les moments où l’humanité parvient à s’unir, à s’unifier. Cela donne ainsi une étoile à huit branches qui pourrait devenir l’emblème de l’astrologie.

Citons ce texte de 2008 (Symboles anciens) d’Abellion le Polygraphe (sur Internet) intitulé « Symbolisme de l’étoile à huit branches (octogramme) »

« Je propose un plan en trois parties : la signification géométrique, l’étoile à huit branches dans les traditions religieuses, dans l’art, puis dans le christianisme.


1. La signification géométrique.

L’étoile à huit branches est formée de deux étoiles à quatre branches entrelacées. Ce motif géométrique, très facile à réaliser, revêt un rôle décoratif évident.

Du fait de cette construction, la symbolique de l’étoile à huit branches doit aussi être comprise à partir de celle de l’étoile à quatre branches, qu’elle redouble. L’étoile à quatre branches peut représenter les quatre éléments (eau, feu, terre, air) ; l’étoile à huit branches signifie alors en plus les quatre mélanges qui peuvent se faire entre ces éléments premiers. L’étoile à quatre branches représente les quatre points cardinaux, et l’étoile à huit branches les directions intermédiaires : nord-ouest, nord-est, sud-ouest, sud-est.
Pour dessiner une étoile à quatre ou huit branches, on part de carrés auxquels on ajoute des pointes ou triangles. L’étoile à huit branches symbolise donc à la fois l’origine (le carré) et ce qui sort ou émane de cette origine ou source (les pointes). C’est pourquoi elle a pu être interprétée comme un symbole de Dieu qui est la source de toute chose, ou bien plus généralement comme un « symbole de la source » (de la vie, etc…).


2. L’étoile à huit branches dans les traditions religieuses : un symbole astral.

Dans la plupart des civilisations, l’étoile à huit branches représente un astre (lune, soleil, planète, étoile, comète, etc.) Les plus anciennes étoiles à huit branches sont attestées en Mésopotamie, dans la civilisation babylonienne, où elles sont le symbole de la déesse Ishtar, déesse de l’amour, de la procréation et de la guerre, qui régit la vie et la mort. Ishtar représente la planète Vénus, l’étoile du Berger. Pour certains, le nombre 8 associé à Ishtar évoquerait le fait que la planète Vénus a un cycle de huit ans en astronomie.

Dans des civilisations du monde entier, comme chez les Indiens du Canada, l’étoile à huit branches représente le soleil rayonnant dans toutes les directions. A noter que beaucoup d’ex-républiques de l’Union soviétique, aujourd’hui indépendantes, utilisent dans leurs drapeaux une étoile à huit branches symbolisant le soleil (par exemple le drapeau de la république d’Udmurtia). Les nationalistes et nazis, imprégnés de paganisme et de mythe solaire, mettent aussi en avant cet aspect du symbole (croix dite celtique, etc.…)

Enfin, il faut noter la présence de l’étoile à huit branches sur le 17e arcane du tarot, l’étoile, symbole de l’aide (connaissance, rédemption) venue du ciel.

3. Dans l’art religieux. La signification architecturale.

-la mosquée Al-Aqsa.

Dans l’Islam, il est dit que huit anges supportent le trône de Dieu. Plusieurs mosquées ont un plan fondé sur le chiffre 8, et notamment la mosquée Al-Aqsa ou du rocher, qui se trouve à Jérusalem sur l’emplacement supposé du temple de Salomon.

-Eglises construites sur un plan octogonal.

Par exemple, l’Eglise de l’Hôpital St-Blaise, au pays basque, a une coupole faite de huit parties, de même que l’Eglise Ste-Croix d’Oloron Ste-Marie. On dit parfois que ces édifices sont sous influence architecturale islamique.
Les Templiers ont également construit des églises octogonales. Selon certaines sources, ils s’inspiraient peut-être de la mosquée du dôme du Rocher dont ils croyaient le plan conforme à celui du temple de Salomon.
-la ville idéale de Filarète.

A partir de la Renaissance, la forme de la croix à huit pointes est donnée à des plans de cité idéale, notamment par l’architecte Filarète.
-les forts de Vauban.

Il faut aussi noter que pour Vauban l’étoile à huit branches était une des formes les plus abouties de la fortification, celle qui permettait d’offrir le moins de prise possible aux projectiles ennemis.

L’étoile à huit branches dans la symbolique chrétienne.

L’étoile de Bethléem qui guida les rois mages, est généralement représentée comme une étoile à huit branches dans l’art sacré. De ce fait, elle devient le symbole de la nativité du Christ et de la rédemption qu’il apporte aux hommes.

Il est à noter que sur les premiers tarots, l’arcane 17 ne montre pas l’étoile en compagnie d’une jeune fille mais des astrologues, et parfois les trois mages.
Parfois, l’étoile à huit branches représente aussi le christ glorieux et ressuscité.
L’étoile à huit branches est aussi en lien avec la symbolique chrétienne du nombre 8 : ainsi, pour les Pères, après les sept jours de la création, il existait un huitième jour qui symbolisait le jugement et le retour du Christ à la fin des temps. Dans ce cadre le 8 symbolise la destinée future de l’humanité. Il est aussi à noter, dans cet ordre d’idée, que les font baptismaux ont souvent une forme octogonale, symbolisant la naissance du « nouvel Adam ».

Pour en revenir à la prévision astrologique, nous traverserions actuellement une crise de l’Astrologie dans la mesure où celle-ci représente un ordre du monde, une soumission de certaines forces qui sont en train de se déchaîner. Ces forces sont nourries par une certaine technologie très ancienne, qui a inventé les langues, qui sont au cœur de la problématique babélienne. Quand on parle de peuples, de cultures, c’est sous-tendu par les langues qui permettent d’unifier une société. Mais cette unification sociale se fait à un niveau limité si bien que coexistent un nombre considérable de telles « unités »/entités. L’astrologie est née, selon nous, d’une volonté de juguler – mettre sous le joug- toutes ces entités en se référant à un ordre cosmique unique, à un calendrier universel. En ce sens, l’Astrologie a en ce moment un rôle essentiel à jouer, celui d’annoncer que la période actuelle a un terme et qu’il faut limiter les dégâts, gagner du temps, laisser ces forces, qui ne sont plus contrôlées par une Tour qui est en phase d’éclipse, se lasser, s’épuiser…


Jacques Halbronn