Quelque part, toutes les dualités se recoupent et se renforcent mutuellement. Mais c’est un exercice délicat que de coordonner un tel puzzle de façon à restituer une certaine unité, d’autant que certaines pièces peuvent être abimées voire carrément manquer.

Dans le présent article, nous reviendrons sur les analogies à établir entre les deux carrés bleu-rouge et le cycle des saisons et donc ce texte est censé remplacer nos précédentes propositions.
Il ressort de nos dernières réflexions (cf. d’autres textes du Journal de bord d’un astrologue) que la phase rouge serait martienne et liée aux « mauvaises » saisons (automne/hiver) tandis que la phase bleue serait vénusienne et concernerait les saisons les plus agréables (printemps/hiver). C’est un peu la fable de la cigale et de la fourmi.

Nous dirons que le vénusien reste à la surface des choses tandis que le martien, avec son « dard », cherche à percer leur mystère. Au printemps, les feuilles (en analogie avec les poils, les cheveux) poussent au point de cacher le tronc et les branches, le visage, la face. A l’automne, elles tombent, elles meurent et dégagent ainsi l’axe central, phallique, la nudité.

Chez le martien, l’outil, l’arme ont vocation à investiguer, à creuser alors que chez le vénusien, l’instrument sert à maquiller, à recouvrir, à combler. Le pinceau, la truelle de Vénus et l’épée, le scalpel de Mars.

Deux usages donc opposés de l’outil. Celui de l’artiste et celui du scientifique.
Autrement dit, la technique nous offre deux visages selon qu’elle vise à compenser, à cacher un manque, un handicap, pour préserver une certaine harmonie ou selon qu’elle s’évertue à y voir clair, à traverser les apparences et les contextes pour remonter vers les principes. (philosophie).

Il y aurait donc – depuis la nuit des temps- une technologie visant à gommer les différences, prônant l’égalité et une autre, en dialectique, en quête d’unité, au prix d’un sévère élagage, délestage. Deux quêtes bien distinctes de l’Unité, l’une par addition, l’autre par soustraction.

En phase bleue, on a tendance à croire qu’il suffit de tout peindre dans un même ton, un même vernis pour masquer les différences. En phase rouge, il est bon de décaper, de dégager en vue d’accéder au cœur des choses.
On aura compris que pour nous Mars n’a strictement rien à voir avec le printemps. On ne peut pas être au four et au moulin.

L’astrologie moderne nous « bassine » avec l’énergie martienne liée au point vernal, à la montée de la sève (du sperme, de la semence), que l’on associerait avec le bélier, premier signe du zodiaque. En réalité, le printemps est avant toute chose de la nature de Vénus. (qui a donné vénérien) de ce qui vient couvrir, recouvrir (cf. le manteau de Noé, dans la Bible) alors que Mars entrouvre, ouvre et découvre. Cyclicité : ouverture, couverture, découvre. Le fait que le mois de Mars se tienne au printemps peut nous induire en erreur. Le printemps n’ouvre (Avril) pas les choses, il les couvre et les recouvre d’un manteau de verdure.

L’hiver comme la nuit est le temps des inégalités, c’est là que l’on distingue ceux qui ont et ceux qui n’ont pas de « domicile fixe ». (SDF). Pendant la journée, on peut faire illusion et l’Eté se coucher à la belle étoile. Dans les almanachs, les scènes de printemps et d’été sont d’extérieur et les scènes d’automne et d’hiver d’intérieur. Mais pour entrer, il faut une clef, qui ouvre (en hébreu, c’est la même racine, maftéah). Mais la clef, c’est aussi le phallus, l’introduction, la pénétration.

En fait, pour qu’il y ait introduction, il faut que quelque chose préexiste comme une maison, comme un coffre. L’introduction n’est donc jamais première. Pour laver, nettoyer, restituer à sa propreté/propriété, il faut qu’il y ait eu souillure, saleté. Pour corriger, qu’il y ait eu déviance, erreur, chaos.
L’énergie vénusienne, vernale, est plus faible que l’énergie martienne. Il est plus aisé de laisser les choses s’accumuler, s’entreposer que de faire le ménage, de récurer. En fait, qu’est-ce que le printemps (phase bleue) si ce n’est un laisser faire, un abandon ? Notre cerveau se fatigue plus à réfléchir, à approfondir un sujet qu’à raconter des histoires, en passant du coq à l’âne pour meubler, passer, tuer le temps.

Nous avons un axe Gémeaux (le couple, en réalité)/Sagittaire ‘(L’Archer) qui est celui de Vénus et de Mars, respectivement à la charnière du printemps et de l’Eté et de l’automne et de l’hiver.

Il n’est donc pas pertinent, ici, de se référer aux domiciles des planètes en signalant que Mars est en bélier et en scorpion ou que Vénus est en taureau mais aussi en balance car un tel dispositif ne respecte aucunement le cycle saisonnier et ne vise qu’à représenter astronomiquement la notion de cycle évolutif et involutif.(de Mercure à Saturne et de Saturne à Mercure) tout comme les Quatre Eléments, répartis entre les signes n’ont absolument rien à voir, non plus, avec les saisons. C’est ainsi que le feu, omniprésent en hiver, dans la vie des humains, ne concerne aucun signe de cette saison.

En revanche, ce que l’on ne souligne généralement pas assez, les dieux sont, quant à eux, liés aux saisons et plus généralement la mythologie qui en dérive (on vient de le voir avec l Mars et Vénus) comme elle dérive de la symbolique zodiacale (comme Ganymède, l’échanson des dieux, extrait de l’imagerie du mois de janvier, en rapport avec le verseau), sans parler des 12 Travaux d’Hercule.

Jacques HALBRONN