11-8.jpg Je crois que si l’on veut se plonger dans le Florence de Dante, il faut immanquablement être aimé d’elle comme Dante a aimé Béatrice di Folco Portinari. La casa di Dante est a quelque pas de l’église que fréquentait Béatrice.

A la sortie des tours élancées des grands propriétaires florentins, traversant les jardins ombragés , la tour de Dante côtoie la ruelle de l’église ou sa famille va prier et sur ce chemin là, il croise éperdu de vie Béatrice dès l’age de douze ans. C’est dire si cet âge si symbolique signifie qu’il entre déjà dans la rénovation de sa vita nova, il incarne son destin et l’on entre dans une église sous un porche obscur. Rien ne laisse apparaître dans cette église du faste florentin. Elle est assez sombre et doit être agréablement propice à la méditation puisque fraîche en été. On imagine bien sûr, que Dante a été à une réunion de loge d’alchimiste prés d’Orsanmichele et il vient-là laisser reposer dans le matras de son âme les péripéties du lion vert qui va cuire sa rose… La tombe de Béatrice est au septentrion sous l’autel on la discerne à peine mais elle est là et tout l’objet amoureux de Dante est dans la multiplication des armes de Béatrice d’or et de sable…

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Déjà enfant Dante projette sur Béatrice un amour pur et innocent, un amour d’Éternité dans l’Éternité de sa rose. Dante aimait aller aussi au Duomo dans sa Jérusalem céleste car toute l’alchimie des scènes bibliques donne une lecture du quaternaire et du ternaire et ce qui éclaire plaisamment l’âme du florentin – c’est cette lecture secrète des évangiles qui a été mise en place par les grandes âmes de la peinture du quattrocento par toutes les réincarnations du collège des apôtres eux-mêmes. Le sait-il ? Peu importe – il le vit, il le sent…

Il faut se rendre compte que l’on est éperdu d’amour devant le couronnement de la vierge de Lorenzo, car le feu secret divin vient ébranler notre materia prima et nous nous consumons sans fumée dans les larmes de la joie devant cet élan prodigieux des évangélistes, devenus des peintres, peut-être serions-nous plus ému encore par l’annonciation alchimique de la vierge de Martini et l’école du Duocento.

33-6.jpg Florence a bien des secrets et cet amour commence par la Divine Comédie, il faut être traversé par les flèches d’amour de Dante, par cet amour du texte de ces chants si merveilleusement exprimés en langue verte et d’or pour y goûter son verbe et boire à la coupe de son graal florentin.

Je ne me remets pas de sa lecture qui me porte sans cesse dans l’arbre de vie des Kabbalistes hébreux et parfume d’huile ma tête.

Florence il est vrai m’a livré son Secret…

 

Christian CatherLes Chroniques de Mars numéro 7, novembre 2011.


 

Christian CATHER est né en 1951

 

Très tôt il sut se poser les questions fondamentales relatives à la tradition primordiale. Après une enfance d’orphelin, il arrive à Paris vers l’âge de 12 ans et s’intéresse alors fortement au Bouddhisme en découvrant le Zen et l’Aïkido, matières hautement spirituelles où il perçoit la solution de toutes les contradictions de la vie. Une attitude qui restera foncièrement ancrée au plus profond de lui.

À 20 ans il s’intéresse de près aux sociétés initiatiques occidentales, mais le manque de mystique constaté lui fait opter pour un enseignement très particulier, celui prodigué à cette époque par l’éminent hermétiste Jacques Breyer auquel il croit fondamentalement, viscéralement, il devient un « Breyerien » dans l’âme. Parallèlement il entre en contact avec Gabrielle Carmi et sa Maisnie du Saint-Graal. L’initiée templière d’Hermé lui enseignera le sens de la vie, du Karma, comment retrouver le lien avec ses vies antérieures et le plus important se connaître soi même dans « l’Ergon », là où l’initiation commence réellement. Familiarisé plus tard avec le Druidisme et la Kababale où il y voit son « Passé antérieur », il découvre la Théosophie et finalement opte pour un chemin de liberté s’affranchissant définitivement des écoles initiatiques qui enferment trop rigoureusement le disciple sans le libérer vraiment. Avec de petits groupes, Christian Cather enseigne par la suite directement, comme les philosophes grecs et écrit sur l’hermétisme, notamment quelques monographies sur l’ésotérisme alchimique de Pierrefonds et sur la tapisserie de Bayeux, et pense depuis longtemps à un livre sur « la Voie ».

Pour Christian Cather chaque Cité dans le monde européen est une trace vivante et civilisationnelle de l’hermétisme occidental, hermétisme que l’on retrouve dans les rues, les châteaux, les cités, etc. Pour cet auteur, la vitalité spirituelle du monde est un squelette arihmanien, un soufre réduit à des pâtés urbains, conçu sans la verticalité de Mercure. On découvre dans les lieux de mémoires et les cités antiques le « spiritus mundi », l’âme de la terre vivante et sa beauté florale – on apprend dès lors à regarder la terre d’en haut. Chaque ville a ses loggias hermétiques et Florence en fait partie…

 

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