« II y a des chemins où il ne passe des êtres que tous les 2000 ans. Ces chemins ne sont pas comme ceux des autres ; ils y sont seuls. »

Philippe de Lyon

On ne peut pas classer Monsieur Philippe comme fondateur, successeur ou comme ayant appartenu à un ordre Initiatique Ancien ou récent. Cependant, son impact sur quelques unes des figures de proue de ces ordres fut certainement considérable. Je citerai pour mémoire les plus connus, Papus, Sedir, Marc Haven etc. Eux-mêmes participant à des degrés divers aux organisations initiatiques de l’époque, Martinisme, Maçonnerie, Église Gnostique, O.F.B. Loge, etc. Par les documents que j’ai pu consulter, j’ai de fortes raisons de penser qu’il ne s’agissait là que de la partie visible de l’iceberg. Un nombre considérable d’occultistes, de spiritualistes, de chercheurs et d’hommes politiques le consulta à des degrés divers. Je crois qu’il possédait une étrange faculté. Quel que soit le milieu, ou les circonstances le conduisant à agir, il s’y assimilait. Pour les soyeux lyonnais, c’était un « guérisseur », il faut le dire, hors du commun, pour les hommes de foi un saint, pour ses ennemis un sorcier alcoolique, pour les occultistes un thaumaturge, pour les politiciens un agent secret, et pour les joueurs de boules de la place Belle-court, un agréable partenaire. Il était né avec ces dons. Tenait-il les pouvoirs qu’il manifesta pleinement par la suite d’une précédente et extraordinaire vie, comme le livre de Marc Haven le laisse soupçonner, d’un héritage familial, d’une mission particulière de réouverture du « Livre de Vie » ? Autant de gens, de rencontres, et comme toujours, autant d’opinions. Parfois, il se concentrait un instant ; il demandait au Ciel ou parfois, selon sa formule, il lui arrivait de dire « il me plaît que… » ; il priait, suivant les formes les plus classiques, du Notre Père et du Je Vous salue Marie, il ne se référait qu’à l’Evangile, au Père ou au Christ. Très jeune, il donne des séances de guérison à Lyon, suivant en cela une méthode particulière, débordant largement le cadre du simple magnétisme curatif. Cela pourrait tenir en quelques phrases, édifiantes à plus d’un titre sur la validité et l’efficacité du pouvoir. « J’ai reçu le pouvoir de commander », « je vous affirme que j’ai un grade qui me permet de pardonner les fautes ». Sans cesse, il revenait sur les enseignements donnés aux séances quotidiennes, en insistant sur l’humilité, la prière et l’amour du prochain, sans lesquels toute tentative de soigner les malades resterait inopérante dans le temps. Il assuma cependant des cours, d’un rapport tout relatif avec ceux donnés par Hector Durville à Paris, sur un « magnétisme » très particulier. Lui-même n’utilisait jamais les passes. Ses cours étaient illustrés par des expériences surprenantes. On y baignait véritablement dans un autre monde où le miracle était constant ; avec démonstration physique à chaque instant de ce qui était avancé. Au cours du 26 décembre 1895, où 75 personnes étaient présentes, on note l’expérience suivante : « Je vais prendre une quantité considérable de fluide magnétique dans un pays que vous ne connaissez pas. Je vais le rendre tangible, c’est à dire solide, et vous le verrez comme moi ! C’est fait à l’instant même… » Tous les assistants déclarent distinguer parfaitement le fluide dans la main du maître. « Je vais jeter ce fluide sur la glace qui est en face de vous : voyez et entendez ». Au même instant, une terreur affreuse s’empare des assistants, un homme reçoit le fluide en pleine poitrine, ce qui lui occasionne une suffocation proche de l’asphyxie. Le maître dit alors : « Vous ne pourrez faire ces choses que plus tard, mais je peux vous apprendre les opérations afin que vous puissiez fabriquer des fluides magnétiques avec des substances végétales ». « L’armoise, la digitale, etc… sont des plantes magnétiques. Quand on fait des passes, si on en a dans la main, cela augmente la quantité du fluide ». Notons encore ces quelques indications : « II est préférable de soigner les malades avant le soleil levé ou après le soleil couché, la nuit est meilleure ». Il se livra de même à différentes recherches concernant des arcanes médicaux et à cet effet, occupa différents laboratoires. Le plus connu était à la rue du Bœuf, à Lyon. Nous possédons très peu de renseignements sur ces activités et les résultats subséquents. À ma connaissance, seul André Savoret avait repris ces travaux et mis au point quelques remèdes. On y trouvait entre autres des recherches sur l’acide lactique ainsi que le fameux sérum « Héliosine ». Il résultait de l’action prolongée du chlorure de sodium sur une matière riche en kératine. Le docteur Emmanuel Lalande connaissait sans aucun doute l’ensemble de cette pharmacopée. On possède une lettre qu’il adressa à Papus lui suggérant le montage d’un laboratoire spagirique, en association avec celui qu’animait Joli-vet Castelot. Il s’est toujours manifesté, hors initiation, des êtres particulièrement doués. Sans chercher à établir une primauté ou une hiérarchie entre les uns et les autres, ce qui est cependant remarquable, voire quasiment unique ici, c’est l’étendue et la qualité des pouvoirs manifestés par cet être. J’ai, durant des années, soigneusement vérifié l’authenticité des faits relatés. J’ai comparé avec d’autres hommes doués de pouvoirs et je dois dire que les siens demeurent une énigme défiant la raison, l’ascèse, voire la sainteté. Sans doute parce qu’ils sont de l’ordre de la Foi, de la Grâce ou du Mystère. La conclusion que j’en ai déduite est qu’il existe des pouvoirs d’un ordre infiniment supérieur, agissant par l’intermédiaire de paroles simples et de tous les jours, avec comme centre, l’humilité et l’amour. Mais nous sommes ici à mille lieues des litanies, des dieux, des magies, et des savoirs, et cette voie n’est sans doute pas empruntable par tous. Je tenais cependant à la signaler. Ni saint-sulpicienne, ni ésotérique, comme une sorte de clin d’œil d’un humour colossal que Dieu nous adresse de temps en temps. Il modifie ainsi toutes nos logiques, toutes nos constructions et nos schémas, en libérant la Force de ces tyrannies ou de ces « passages obligés » où nous pensions l’avoir entraperçue ou contrainte.

François Trojani – La Lettre de THOT & Arcadia © DR – 2005.

(article de François Trojani revu et corrigé pour le No spécial Arcadia, juillet 2002, publié pour la 1e fois par la revue l’Originel No2).

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À méditer…

« Tous les préceptes se révoltent en un seul : Nul n’entrera au Ciel qu’au jour où rien ne lui coûtera. Tant qu’un acte à accomplir pourra lui coûter quelque peine, il ne sera pas prêt. »
Parole inédite de Maître Philippe, recueillie par sa fille Victoire Lalande, et publiée pour la première fois dans -la Voix Solaire- N°4, décembre 1961.

À lire…

Parus cette année au Mercure Dauphinois, deux ouvrages qui trouveront bonne place dans votre bibliothèque :

– De Jean-Baptiste Ravier ; De l’Evangile par les actes et paroles de Maître Philippe de Lyon.

– Un Album souvenir, qui marque le centenaire de la disparition physique de M. Philippe, avec de nombreux inédits commentés par Philippe Collin.

POUR VOTRE CORRESPONDANCE

La Carte postale du centenaire – Portrait de Me Philippe
> En rubrique Boutique, Arqa édition.

VOIR AUSSI SUR NOTRE SITE…

En rubrique >Galerie – Le Portrait de Maître Philippe par Philippe Encausse.

Les Amis de l’Arbresle

L’association des amis de L’Arbresle, essaie aujourd’hui – in extremis – de sauver de la destruction la propriété de Maître Philippe, «Le Clos Landar» à L’Arbresle, à 25 km de Lyon, lieu où il résida jusqu’en 1905.

Voici ce que cette association nous disait le 30 mai dernier :
« Nous sommes une association culturelle qui veille à préserver le patrimoine
de notre ville, à le faire connaître ainsi que son histoire. Nous le faisons
de diverses façons : visites guidées de la vieille ville, gestion d’un musée
é dition d’un périodique.). Pour marquer le centième anniversaire de la mort
de maître Philippe, nous avons décidé, entre autres activités, de faire une
exposition de photos et objets, durant tout le mois d’août 2005, à l’Office
de Tourisme.

Afin d’exposer des photos du Clos Landar, nous avons pris contact avec les
occupants actuels en sollicitant l’autorisation de prendre des photos, ce
qui leur permettrait également de préserver leur tranquillité.
C’est au cours de cette première visite que nous apprenons que le Clos
Landar va être mis en vente. Au nom du patrimoine, de l’histoire, nous
décidons de faire tout notre possible pour que cette propriété ne parte pas
dans le privé et reste dans le domaine public, et soit ainsi protégée de
toute destruction irrémédiable.

Pourquoi cette lettre ?

Nous pensons que notre ambition de voir cette demeure préservée, suppose de
faire une très large information auprès de tous ceux qui, à un titre ou à un
autre, seront d’accord avec notre projet. Notre première démarche, grâce à
d’amicales relations, nous a permis de participer par un court passage, aux
informations de TLM , le vendredi 13 mai. Par la suite, nous lancerons une
campagne de presse, mais nous pensons que rien ne vaut un contact direct
avec ceux qui se considèrent déjà comme les Amis du Clos Landar.
D’où cette lettre envoyée à ceux dont nous avons l’e-mail. Nous vous
invitons amicalement à transmettre ce courrier à tous ceux qui pourraient
être sensibles à ce projet, en leur demandant de nous communiquer leur
propre e-mail.

Les premières réactions

Les réactions après l’émission de télévision nous confortent dans cette idée
et des questions nous sont posées sur la façon d’aider ce projet ; certains
allant même jusqu’à proposer de lancer une souscription. Cette idée est
séduisante mais prématurée pour le moment. L’heure d’un tour de table pour
un montage financer n’est pas encore venue. Ultérieurement si cela devait se
faire, ce serait après étude de tous les aspects légaux et dans la plus
grande clarté.

L’idéal serait que l’ensemble du Clos soit acquis par la municipalité de
l’Arbresle, puisque, outre la maison elle-même, des terrains et des
dépendances pourraient se prêter a des utilisations collectives pour
l’ensemble des citoyens arbreslois. Nous se savons pas encore ce que
décidera la municipalité, informée par courrier. Il est tout à fait normal
que le conseil municipal réfléchisse à ce projet d’une importance évidente.»

L’Arbresle le 30 mai 2005.

CONTACT – 20 place Sapéon – 69210 L’ARBRESLE

Tél. : 04.74.01.48.87 (Off. Tour) – E-mail : amis.arbresle@free.fr

Site Web : http://amis.arbresle.free.fr

LES DERNIERES NOUVELLES (22 septembre 2005)

Voici donc les dernières nouvelles, plutôt rassurantes concernant le Clos Landar, du Vice-président des Amis du Vieil Arbresle, Bernard Isnard.

« La première étape va se terminer dans quelques jours ; c’est finalement la
municipalité qui va acheter la propriété et il est prévu qu’elle nous confie
par convention, la gestion de la demeure principale. »

L’association envisage d’en faire un Conservatoire de Grands Hommes ( de l’Arbresle et de la région) où Maître Philippe aura évidement une place de choix. Depuis que nous avons connu la mise en vente du Clos Landar, début avril, nous éditons (gracieusement) une « Lettre du Clos Landar », pour tenir au courant tous les intéressés du déroulement des événements…»