Edmond Rostand est un auteur dramatique surtout connu pour son Cyrano de Bergerac (1897), dont le héros est sans aucun doute fulcanellien, mais la pensée hermétique n’est sans doute pas non plus absente d’autres de ses pièces, comme Chantecler (1910) ou La dernière nuit de Don Juan (1921).

Il fut parmi les premiers littérateurs à se passionner pour l’œuvre de Raymond Roussel, dont tout laisse à penser qu’il connut Fulcanelli.

Rien de très étonnant à cela, me direz-vous, quand on sait que Madame Roussel, mère de Raymond, disposait d’une villa à Biarritz et entretenait les meilleures relations avec la famille Rostand, demeurant alors à Cambo, dans la même région du pays basque.

Que voilà donc de maigres indices, serait-on tenté d’objecter. Seulement voilà… Aujourd’hui reconvertie en musée Rostand, la splendide villa Arnaga de Cambo-les-Bains, véritable « poème de pierre et de verdure », vous attend de pied ferme après avoir reçu la visite de votre humble serviteur.

Vous y serez accueilli, à la porte d’entrée, par une stèle apposée en évidence, avec ces vers « pour Arnaga » composés et signés par un Edmond Rostand qui en 1900 tomba fou amoureux de la contrée qu’il venait de découvrir et où il choisit de résider :

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Toi qui viens partager notre lumière blonde

Et t’asseoir au festin des horizons changeants,

N’entre qu’avec ton cœur, n’apporte rien du monde,

Et ne raconte pas ce que disent les gens.

Or si l’on en croit Jacques Texier, avec la famille duquel correspondit Fulcanelli, un poème presque identique figurait sur le mur de la galerie Renaissance du château de Dampierre-sur-Boutonne, si longuement étudié dans les Demeures :

Si tu viens partager notre lumière blonde, salut.

Mais si tu veux la partager longtemps,

Ne viens qu’avec ton cœur.

N’apporte rien du monde,

Et ne raconte pas ce que disent les gens.

De Cambo à Dampierre, ou plutôt de Dampierre à Cambo, le message hermétique est donc plus que similaire.

La coïncidence ne peut être fortuite… capito ?

Ou comme aimait à le dire un de mes aïeuls : Ha vist al capeo ?

Jean ArteroPrésence de Fulcanelli Arqa éditions – (Annexe IV, extrait)

En illustration : Photographie de Jean Artero ©