L’hebdomadaire satirique « La Baïonnette » de novembre 1918 s’intéresse à «La Guerre vue des autres planètes». Cent ans après la Première Guerre mondiale de 1914-1918, retour en images sur les « habitants des autres planètes ».

Qu’avaient-ils à nous dire ?

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Observant les effets spectaculaires du premier conflit mondial aperçus depuis la Lune, l’interprétation de l’un des deux Sélénites verts et macrocéphales équipés de lunettes astronomiques est la suivante, comme le rapporte en quatrième de couverture l’illustrateur Auguste Roubille (1872 – 1955) dans un dessin intitulé « Conjecture sélénite » :

– C’est, pour moi, de grands feux allumés par les Terriens pour retarder le refroidissement de leur planète.

– La Terre est malade !

s’exclament en première de couverture d’autres extra-terrestres, situés «quelque part dans le ciel».


coll. Agence Martienne

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Vus depuis la planète Mars, les combats de la guerre de 1914 occasionnent de sérieux troubles de voisinage…
«Les Martiens aux Terriens] – « Hé ! là-bas ! moins de pétard, s. v. p. ! y a des voisins »»

Dessin de Marcel Capy.

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coll. Agence Martienne

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Vus depuis Uranus, les combats de la guerre de 1914 se poursuivent sur la planète Terre…

Commentaires des Uraniens :

« – Si on ne s’en mêle pas, ils ne pourront jamais s’entendre sur la Terre ? »

« Les Uraniens », dessin de Quint.


coll. Agence Martienne

S’adresser à ses contemporains par l’intermédiaire de porte-parole célestes est une technique vieille comme le monde, permettant de renforcer le propos tout en échappant à ses censeurs (la religion, l’armée…).

Elle permet ici, grâce à un recul extraordinaire, d’appuyer indirectement le discours anti-militariste tenu par temps de guerre.


Yves BOSSON © – les Chroniques de MARS, numéro 15, novembre 2014.