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I – Premier jour – Dans l’amnésie des mots.

Un petit texte composé en Palatino corps 11 finit par enjamber prestement la fenêtre bleutée grande ouverte sur un espace de lumière immense, infini et céleste comme un monde perdu sans étoiles. Toi aussi, lecteur insolent embarrassé devant tant d’audace, il t’observe et saute à l’improviste sur toi telle une mine anti personnelle ce petit texte coruscant écrit à la gloire des hommes et des femmes de l’antique Massilia. Au firmament, un gabian au cri strident et répété passe filou de son pas lourd et pesant devant le sky.

Marseille est une ville selon mon cœur. C’est aujourd’hui la seule des capitales antiques qui ne vous écrase pas avec les monuments de son passé. Elle a l’air bon enfant et rigolarde. Elle est sale et mal foutue. Mais c’est néanmoins une des villes les plus mystérieuses du monde et des plus difficiles à déchiffrer. Ces quelques mots d’estime sur la ville sont de Blaise Cendrars, l’estropié de 14, l’homme sans bras droit, l’ami d’Henry Miller.

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À Big Sur, du haut de son promontoire, Miller surveille toujours la mer dans l’attente d’un billet de retour. Tout comme moi de mon balcon. En ce dimanche aux Accoules, à mes côtés Anaïs Nin trace avec son doigt mouillé quelques mots sur ma peau avant de s’endormir. Je repose maintenant le livre voyageur en équilibre sur un songe. Quelle perte de temps me dis-je. Mais que leur faut-il pour tomber amoureux de la plus belle ville du monde ?

(…)

EXTRAIT du livre d’Auguste FRANCK « Planète MARS EYE » – © Les Chroniques de Mars, numéro 18 – septembre 2015.

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