Portrait inédit de Max Roset par Julien Champagne – Le portrait qu’en fit « Hubert » (alias de Champagne), et que je vous propose également, est inédit et dédié semble-t-il à « l’ami Max. » Il paraît antérieur à l’entrée de Julien Champagne au service des Lesseps, et si Roset ne fut pas forcément impliqué dans la mise au point du traîneau à hélice, il est bien pour Ambelain comme Champagne dès 1907 « installé dans le laboratoire de la rue Vernier, payé par Ferdinand de Lesseps. » A propos de ce dernier, Robert Ambelain explique d’ailleurs curieusement : « Selon Paul et Bertrand de Lesseps, Champagne a travaillé depuis 1910 avec leur père, Ferdinand de Lesseps, qu’il ne faut pas confondre avec son homonyme, créateur du canal de Suez (1).»

Quant à Steineur, qui apparaît, lui, en mécanicien du traîneau à hélice sur un de nos clichés, Eugène Canseliet le dépeint dans ses « Alchimiques mémoires » comme un compagnon d’alchimie de Julien Champagne :

« Julien Champagne et Henri Steineur, qui malheureusement ne seront bientôt plus au service de Paul de Lesseps, avaient démarré très tôt, avant le lever du soleil, avec la voiturette torpédo, les dames-jeannes (les deux petites et la grande), les entonnoirs, les filtres et les linges d’absorption, vers Evry-Petit-Bourg, où les trèfles et les sainfoins sont beaux, afin de récolter, à deux jours de la pleine lune, le plus possible de rosée. Cette liqueur qui concourt si puissamment à la naissance de l’être androgyne, au cours de l’ontogénèse philosophique du Grand œuvre. »

Nous nous situons alors dans l’immédiate après-guerre, donc il est – derechef – bien normal que Canseliet ne mentionne que Paul et non pas Bertrand, mais comment imaginer que les frères Lesseps étaient tenus dans l’ignorance des activités alchimiques de leurs « employés », Steineur et Champagne ? Il est d’ailleurs intéressant de relever le fait que, selon Ambelain, et Roset et Steineur pourraient bien avoir appartenu à la Fraternité hermétique ou si l’on veut alchimique d’Héliopolis, à laquelle sont voués les livres de Fulcanelli. Il n’est pas contredit sur ce point par son protagoniste du moment Eugène Canseliet, qu’Ambelain donne pour également membre de la dite « confrérie », ainsi bien sûr que Julien Champagne. Ce qui nous conduit à dire ici quelques mots de la mystérieuse Fraternité d’Héliopolis, qui selon Claude d’Ygé, élève de Canseliet, « date de toujours ». Pour Canseliet, elle représente en fait les vrais Rose-Croix, autrement dits les alchimistes ayant réussi le Grand Œuvre et de ce fait parvenus à l’invisibilité de l’Adeptat. Elle aurait pris cette dénomination après la révolution française… Or Fulcanelli, Canseliet, et Ygé mis à part, l’existence de cette fraternité n’a guère été mentionnée jusqu’alors. Quant à Julien Champagne, seul Ambelain à ma connaissance s’est jusqu’à présent fait l’écho de sa proximité avec elle. Je vous propose donc de vous livrer sur ce point précis une nouvelle information inédite.

>Jean Artero – extrait de : Alchimie De Lesseps]

(1) A noter l’erreur historique de Robert Ambelain, souvent reprise par certains auteurs contemporains, sur la Généalogie des de Lesseps. Ferdinand de Lesseps, dit « L’Égyptien », l’ami de Fulcanelli était bel et bien le père de Bertrand de Lesseps, féru d’alchimie et ami de Champagne. (Note du Blog des éditions Arqa).

[
Une Œuvre et une saga incroyable à découvrir prochainement, en avant-première sur le site des éditions Arqa.
En Hors Collection //

Jean Artero – « Alchimie De Lesseps – Bertrand de Lesseps et Julien Champagne »

À paraître prochainement :

En illustration : Portrait inédit de Max Roset par Julien Champagne.
(Archives privées © et Jean Artero).

Jean Artero est l’auteur de : Présence de Fulcanelli