Dans notre société de consommation,

de l’Avoir et du paraître,

on assiste à la disparition de l’Etre.

Sommation du Soleil,

de la Lune et du Feu.

Faut-il consommer pour aimer ?

La mode a remplacé la tradition et la civilisation du jetable transmute la poésie en matières synthétiques. À la surface des magazines suinte innocemment la ressemblance à la couleur des choses et, seuls, subsistent des reflets sans voix, ceux de femmes vidées de leurs essences, elles sont belles, c’est-à-dire sans nerfs et sans chairs, sans fractures et sans vie.

La peau du lait, ne cache même plus l’apparence du lait.

Noir.

Tu dis :

« Je veux me concentrer dans l’univers intérieur d’une âme enchantée, qui arrache l’une après l’autre, les voiles de Maya. »

Je dis :

« Amour. Je dirai quelques jours tes naissantes lactescences. »

Déesse rouge, pour nos débuts tu vas décrire le geste de l’Eclair qui détruit la Ténèbre du monde et doit être tenu pour l’Arcane des arcanes.

Alors, inaugurons d’abord le temps des fruits de ta passion, ils sont mangue, framboise et gingembre, le sais-tu ?

Les femmes que j’aime ont de l’os et du cœur. Belles, elles le sont, pétries du salin de la Terre, elles inaugurent le siècle présent dans la communauté de nos visions. Dans une époque révolue où le poids de la morale servait d’escabeau à l’échafaud, elles ont su par la curiosité et la schizophrénie, les expériences ultimes, accéder à la création par l’épreuve du sang. C’est parce que toutes ont su cultiver l’esthétique du sentier, en mettant en avant la mémoire de l’Art, que je les aime, soufre et mercure confondus.

Œuf d’Osiris.

Lovée.

Tu bois et bois, tombant à terre, tu te relèves pour boire encore, c’est ainsi, pour atteindre à la libération. Magie rouge, lourde du pire, tu peux être utilisée pour le meilleur.

Cantates de pierres levées aux ciels, chimères incertaines tressées d’une même voix aux limites les plus extrêmes de ta folie, tu crois à ta vérité cachée comme un joyau dans le lotus. L’imaginaire offre au réel un passeport d’azur, un album de famille, un musée occulte, une arche d’amour resplendissante des affres de la vie.

Tu dis :

« Un soir j’ai assis ta beauté sur mes genoux,

Oméga, rayons violets de nos yeux. »

Je dis :

« De l’omphalos vert, vers tous les angles du ciel, Shin, tu libères les forces de l’Erèbe. »

À toi, Lilith, je te dédie.

Frère et sœur d’Eulis,

astre d’eau de mes tourments.

Mandala secret,

jeux de nos âmes

enlacées.

J’aime l’eucharistie des corps de femmes

sur l’autel de ma mémoire,

quand fleurissent le Lys et l’Orchidée,

embaumant pour longtemps

les entrelacs de nos rêves de flammes.

M C – Les Amants de Porphyre © (LdT)