Péladan, Jules Bois… et le monde littéraire et artistique de la Belle Epoque buvaient donc du Coca-Cola ! … ou plus exactement du vin Mariani, (voir plus haut).

Le journaliste français d’investigation William Reymond, auteur notamment d’une excellente étude sur JFK, Le dernier témoin, vient d’écrire dans la même veine, c’est-à-dire avec une grande rigueur d’analyse et des recherches incomparables un ouvrage intitulé « Coca-Cola, l’enquête interdite », un livre qui met mal à l’aise, tant on pourrait croire qu’il s’agit d’une fiction, ou d’un bon scénario d’un film hollywoodien, il ne s’agit en fait que de réalité…

2241-2.jpg

Voici pour édifier nos lecteurs, un extrait de l’interview que donna William Reymond au journal Le Matin du 4 février 2006, interview de Serge Bressan :

Dans votre livre, vous rappelez que, dès le début, la légende est basée sur un mensonge…

En effet, alors qu’on nous a toujours dit que la boisson avait été baptisée Coca-Cola parce que c’était poétique, on a caché qu’elle a été inspirée par la composition d’un vin corse – le vin Mariani -, qu’elle était alcoolisée et qu’elle contenait de la cocaïne…

Dès ses débuts, Coca-Cola s’est imposé sur une fausse légende.

Coca-Cola, l’enquête interdite révèle aussi le rôle de la compagnie d’Atlanta pendant la Seconde Guerre mondiale…

C’est sûrement le point fort de mon livre. Des révélations que j’ai découvertes à l’Université Emory d’Atlanta. Dans les papiers personnels de Robert Woodruff – président de la compagnie dès 1923 et pendant plus de soixante ans -, je trouve des mémos sur les années 1939, 1940 et 1941. Très clairement, il y est dit que Coca-Cola soutient l’effort de guerre des Etats-Unis… ce qui lui évite de payer des impôts !

Et puis je tombe sur une série de documents sur le problème allemand. En 1939, avec 100 millions de bouteilles vendues, l’Allemagne est le deuxième marché de la marque. Woodruff est catégorique: il faut contrer le blocus anglais et continuer de vendre Coca-Cola aux Allemands.

Le sirop part du port roumain de Constanza, transite par la Suisse pour arriver finalement en Allemagne. La Suisse devient alors une boîte aux lettres pour Coca-Cola. Autre découverte: la société d’Atlanta a fait travailler, pendant la période de la guerre, des travailleurs forcés.

On est bien loin de la légende de la boisson amenée en Europe par les soldats américains de la Libération…

Un livre qui en tout cas ne laisse pas indifférent… Et qui remet en question bien des certitudes que l’on pouvait avoir sur la marque d’Atlanta…

Quant à la propagande…

Thierry E Garnier © La LdThot, avril 2006.

En illustration : Jules Bois – document inédit (archives Arcadia) © DR.