Arcadia : Vous signalez dans votre dernier ouvrage que la localisation dans le Verdon du Château de Valcros, pose problème, pourquoi ?

Jangast : Je connais très bien le château de Valcros (Vaucroix au XVIIIe siècle). A la différence d’Alfred Weysen qui payait 500 francs de l’époque, par semaine de travail, pour faire des travaux sur le domaine, j’ai toujours refusé de payer quoi que ce soit aux propriétaires du « château ».

Il est aujourd’hui impossible de pénétrer sur le site. Le plus simple est d’ignorer ce château et même de ne pas en tenir compte. Voilà pourquoi le château de Valcros pose problème.

2244-2.jpg

Arcadia : Existe t-il une référence autre que celle du Comte de Grabianka pour confirmer que Dom Pernety, fondateur des Illuminés d’Avignon, connaissait le site du Verdon ?

Jangast : Rien. Aucun écrit, ne prouve que Pernety soit venu au Verdon.

Le comte Grabianka, Tzaroste de Liva en Lituanie, rencontre Pernety à Berlin lorsque ce dernier est bibliothécaire de la bibliothèque de Berlin, placé à ce poste par l ’empereur Frédéric II. Ce dernier mettra Dom Pernety et ses adeptes, hors de l ’empire en 1783, pour d’obscures raisons. Dom Pernety travaillait à Berlin à la réalisation de la Pierre des Philosophes. Le comte Grabianka suivra Pernety à Avignon, il participera aux travaux sur la Pierre, jusqu’au résultat final en 1788. La révolution survient en 1789 et en 1793, le comte et sa famille, obtiennent un sauf-conduit pour repartir chez eux. Il meurt vers 1801. Au moment de mourir, il donne le secret du trésor du Val de la Croix à sa fille Annette, déjà mariée avec un fils Marcolla. En fait les questions qui se posent sont les suivantes :

– A-t-il été réellement sur le terrain de Vaucroix avec Pernety ?

– A-t-il connu cette affaire à ce moment-là ?

– A-t-il entendu cette histoire auprès de M. de Bédarrides qui avait acheté le château de Vaucroix ?

Personne ne peut le dire. Selon son descendant, celui-ci rapporte, à Valcros, que M. de Grabianka n’est jamais venu ici ; son texte est vague, il parle de l’ancien château du Val de la Croix, mais il ne le situe pas, alors qu’il donne des détails pour le saint et la vérité, qui montrent le chemin.

Par contre, d’après mes recherches, il apparaît que ce serait Pernety qui aurait peint le tableau de saint-Augustin (1) et que ce serait lui, qui aurait fait le second document, écrit avec des textes en latin, en grec et un autre langage ressemblant à des hiéroglyphes égyptiens…

C’est tout à fait dans le style de Pernety, très intelligent, peintre également.

Mais rien ne le prouve. S’il est venu faire et mettre ce tableau en place, il se peut que ce soit lui qui positionne les tas de pierres (2) sur le terrain, et lui aussi qui place les deux documents (3) dans la niche de la chapelle, le tout fait avec quelques adeptes sûrs, comme Grabianka.

Ce serait à ce moment-là que ce dernier prendrait connaissance du secret de Dom Pernety. Il y a une autre version, concernant le document (4) fait par le chevalier en 1312. Ses ordres auraient été de ne pas revenir à Paris avec son document, mais de se rendre en Prusse et de s’engager parmi les Chevaliers Teutoniques en attendant la fin du procès. Il meurt en Prusse, son document reste dans les archives des chevaliers et plus tard, celles-ci sont versées dans la bibliothèque de Berlin.

Pernety arrive, il travaille sur la Pierre des Philosophes et au moment où l’empereur le met hors de son empire, Pernety arrive au bout de ses travaux, qui intéressent la Stricte Observance Templière, filiation des chevaliers Teutoniques. Ceux-ci auraient passé un marché avec Pernety.

Jangast : Rien. Aucun écrit, ne prouve que Pernety soit venu au Verdon.

Le comte Grabianka, Tzaroste de Liva en Lituanie, rencontre Pernety à Berlin lorsque ce dernier est bibliothécaire de la bibliothèque de Berlin, placé à ce poste par l ’empereur Frédéric II. Ce dernier mettra Dom Pernety et ses adeptes, hors de l ’empire en 1783, pour d’obscures raisons. Dom Pernety travaillait à Berlin à la réalisation de la Pierre des Philosophes. Le comte Grabianka suivra Pernety à Avignon, il participera aux travaux sur la Pierre, jusqu’au résultat final en 1788. La révolution survient en 1789 et en 1793, le comte et sa famille, obtiennent un sauf-conduit pour repartir chez eux. Il meurt vers 1801. Au moment de mourir, il donne le secret du trésor du Val de la Croix à sa fille Annette, déjà mariée avec un fils Marcolla. En fait les questions qui se posent sont les suivantes :

– A-t-il été réellement sur le terrain de Vaucroix avec Pernety ?

– A-t-il connu cette affaire à ce moment-là ?

– A-t-il entendu cette histoire auprès de M. de Bédarrides qui avait acheté le château de Vaucroix ?

Personne ne peut le dire. Selon son descendant, celui-ci rapporte, à Valcros, que M. de Grabianka n’est jamais venu ici ; son texte est vague, il parle de l’ancien château du Val de la Croix, mais il ne le situe pas, alors qu’il donne des détails pour le saint et la vérité, qui montrent le chemin.

Par contre, d’après mes recherches, il apparaît que ce serait Pernety qui aurait peint le tableau de saint-Augustin (1) et que ce serait lui, qui aurait fait le second document, écrit avec des textes en latin, en grec et un autre langage ressemblant à des hiéroglyphes égyptiens…

C’est tout à fait dans le style de Pernety, très intelligent, peintre également.

Mais rien ne le prouve. S’il est venu faire et mettre ce tableau en place, il se peut que ce soit lui qui positionne les tas de pierres (2) sur le terrain, et lui aussi qui place les deux documents (3) dans la niche de la chapelle, le tout fait avec quelques adeptes sûrs, comme Grabianka.

Ce serait à ce moment-là que ce dernier prendrait connaissance du secret de Dom Pernety. Il y a une autre version, concernant le document (4) fait par le chevalier en 1312. Ses ordres auraient été de ne pas revenir à Paris avec son document, mais de se rendre en Prusse et de s’engager parmi les Chevaliers Teutoniques en attendant la fin du procès. Il meurt en Prusse, son document reste dans les archives des chevaliers et plus tard, celles-ci sont versées dans la bibliothèque de Berlin.

Pernety arrive, il travaille sur la Pierre des Philosophes et au moment où l’empereur le met hors de son empire, Pernety arrive au bout de ses travaux, qui intéressent la Stricte Observance Templière, filiation des chevaliers Teutoniques. Ceux-ci auraient passé un marché avec Pernety.

« On vous donne les moyens financiers de poursuivre votre œuvre, mais en échange, les résultats nous reviendront, à vous la gloire, à nous la pierre. »

Pernety accepte et jure sur la bible qu’il donnera le résultat de ses travaux à des représentants de la Stricte Observance. En échange, on lui donne le document templier, il doit prendre tout ce qu’il lui faut pour poursuivre ses travaux et laisser le reste.

Il part à Avignon et lui, ce pauvre roturier qui ne possède aucun revenu, se met au travail en achetant tout ce qu’il faut, pour achever son oeuvre qui se déroule chez le marquis de Bédarrides Vaucrous, dans une maison baptisée par la suite le Mont Thabor, prêtée par le marquis, un mécène.

La « cuisson » de la pierre commence en Mars 1785, elle doit cuire trois ans, avec une température de x degrés, 24h sur 24, surveillée par des adeptes. La cuisson se terminera au mois de Juillet 1788 et la pierre sera déposée dans l’endroit convenu. (On trouve à Avignon, le « cahier de correspondance des Illuminés d’Avignon » qui relate de A à Z tous les travaux de Pernety à Berlin et à Avignon, avec la cuisson de l’œuvre). Lorsqu’on lit, que la cuisson a duré trois ans, il faut sous-entendre, qu’il a fallu énormément de combustibles, mais aussi de l’entretien des adeptes, nourriture, habillage et autre. Tout cela a coûté plusieurs millions de francs-or, ce ne sont pas les adeptes, ni les mécènes qui ont payé, alors qui, sinon Pernety, lui-même. (5)

On a dit que Pernety s’était rendu à Vaucrous, avec le marquis de Bédarrides et sa famille, pour peindre différents sujets qui le passionnait, fleurs, insectes, en 1784. Est-ce qu’à cette occasion, il n’aurait pas découvert le trésor avec son manuscrit ? En 1785, en mars, il commence la cuisson du Grand Œuvre.

Au XVIIIe, pour une raison inconnue, le nom du château de Vaucroix, change de nom. On lui donne celui de Vaucrous. (C’est ce nom même qui se trouve sur la carte de Cassini.) Alors, est-ce que le nom a changé parce que le château a été vendu et que les clercs de notaire ont trouvé que le terme de Vaucroix était anormal ou impropre ? Vau est au pluriel, croix est au singulier. Tout fut mis au pluriel, Vaucrous. Ou pour une autre raison ? Si Bédarrides-Vaucrous, est bien le propriétaire du château, il peut très bien y emmener Dom Pernety.

Ce dernier reviendra après 1792, avec des adeptes, pour peindre une toile, pour mettre des tas de pierres en alignement et cacher ses notes et la Pierre, qu’il ne veut pas donner à la Stricte Observance qui patiente à Avignon. Il sera parjure et mourra d’une embolie cardiaque, sans rien communiquer à ses adeptes, seul Grabianka emportera le secret, qu’il divulguera à sa fille.

Naturellement cette version est à prendre au conditionnel, mais et c’est là que cela devient intéressant ; pour quelle raison durant la dernière guerre, des officiers allemands sont-ils venus fouiller la maison du Mont Thabor avec un matériel de détection très sophistiqué pour l’époque, là même où Pernety avait fait ses travaux ?

Ils n’ont rien trouvé. Mais cela suppose qu’ils étaient au courant et qu’ils n’ont pas fouillé n’importe où.

Voilà ce que l’on peut dire sur cette question.

Arcadia : L’inscription de l’Evescat – que vous avez trouvée – dans quel alphabet précis est-elle écrite, selon vous, et est-ce que sa traduction actuelle est crédible ?

Jangast : La base de cette écriture, serait de la « sténographie ». (6)

C ‘est une écriture ecclésiastique employée au moyen-âge par les prêtres.

L’abbé Duployé s’en serait servie pour inventer sa sténographie.

D’après une solide tradition, trois évêques se seraient rencontrés à cette dalle bien lisse, située au-dessus d’une voie romaine. Ils étaient de Riez, de Fréjus et de Sénez.

Ce rocher représente la limite des trois diocèses, c’est pourquoi une inscription y fut gravée, pour commémorer cette limite officielle.

La traduction de Monsieur Alfred Weysen n’est certainement pas correcte.

« Tu te trouves ici dans la vraie croix ».

C’est certainement bon pour sa théorie, mais pas pour dire qu’ici se trouve la limite des trois diocèses.

Interview de Jangast pour la LdT, août 2006 © & DR

En illustration : Saint Augustin – Couverture du second opus d’Alfred Weysen aux éditions Robert Laffont.

(1) Il est intéressant de noter que Jangast parle ici du tableau de la chapelle de Valcros, représentant Saint Augustin et non saint Célestin (voir illustration). Faudrait-il aussi y voir saint Antoine ? Un seul chercheur à notre connaissance a relié dans le cadre de son travail, le mystère de Rennes-le-Château et celui du Verdon. Il s’agit de Franck Daffos qui, dans son livre Rennes-le-Château – Le secret dérobé, signale page 120, un lien entre ces deux mystères. On sait également que Gérard de Sède et Alfred Weysen eurent une correspondance, concernant Rennes-le-Château. Ajoutons aussi que selon certaines sources, le tableau de Valcros aurait été réalisé en trois exemplaires distincts. Plus intéressant encore, lors d’une conversation récente Franck Daffos nous confia l’attention qu’il portait à la famille des Raimondis, sachant qu’ils furent aussi seigneurs de Trigance. Un tapuscrit en notre possession, (archives Arcadia) retraçant la totalité des «actes notariés» concernant l’Histoire de Trigance depuis 1250 (Testament de Romée, Seigneur de Villeneuve, 15 décembre 1250) ; stipule bien que Jeanne de Raymondis était «fille de noble Jean de Raymondis d’Eoux, Seigneur en partie de Trigance et d’Estelle.» (On sait également que les Raimondis furent liés par filiation aux Amalric, une des plus anciennes familles de Provence. (NdLR)

(2) Pour Jangast de nombreux monticules de pierres disposés selon des orientations bien précises, sur les sites environnants, présentent ensemble des alignements qu’il faut suivre pour trouver la clé qui amène le chercheur vers la solution. (NdLR)

(3) Jangast fait ici état de la peau « de Mondo non sunt » (NdLR)

(4) idem. (NdLR)

(5) Bien entendu, nous laissons à Jangast ici toute latitude pour s’exprimer sur le Grand Œuvre alchimique, tel qu’il l’a perçu. (NdLR)

(6) http://fr.wikipedia.org/wiki/St%C3%A9nographie