La très grande naïveté de l’humain moyen envers les outils informatiques m’a toujours étonné et continuera vraisemblablement de le faire si j’en crois certains faits récents de l’actualité… (Voir notre article sur Paul le Poulpe du 17 07 sur le Blog). Fait numéro un : une série de grandes banques de renom (JP Morgan, Danske Bank, l’UBS et Goldman Sachs pour en citer quelques unes) décident d’utiliser la finesse de leurs modèles numériques et la monstrueuse puissance de calcul de leurs centres informatiques pour prédire les résultats de la coupe du monde de football 2010. Ils le font d’eux mêmes, de leur propre initiative pour donner confiance en leurs compétences. Ils y croient, ils sont sûrs de réussir, sinon pourquoi le clamer haut et fort ? Résultat des courses : fiasco total, au bout de quelques matchs, tous les modèles sont dans les choux… Le plus drôle est que visiblement, ils ne se rendaient même pas compte que leurs modèles n’étaient pas fiables !

Fait numéro deux : afin de rassurer les marchés (donc les banquiers) sur la solidité des banques (donc sur leur propre solidité), les états européens leur font subir des « stress tests », c’est à dire qu’ils utilisent les modèles numériques des banques pour voir ce qui se passerait si une crise économique venait à survenir. Résultat des courses : elles s’en tirent haut la main, et c’est normal puisque c’est en suivant les résultats des mêmes modèles numériques qu’elles prennent leurs décisions et qu’elles sont testées. On a donc un logiciel de prédiction financière qui juge lui-même ses propres résultats afin de rassurer les banques sur leur propre santé. L’ouroboros n’a pas disparu de notre monde moderne ! Et à moins qu’un programmeur facétieux n’ait injecté une petite dose de schizophrénie dans ces logiciels, les résultats pouvaient être devinés à l’avance relativement facilement… Sans compter que les banques et les états ont tout intérêt à ce que les tests réussissent sans quoi la crise va repartir comme en 40. Et de toute façon, s’il s’avérait que les prédictions étaient irréalistes, nous autres contribuables passerions une fois de plus à la caisse pour renflouer les imprudents.

Et c’est pourquoi, afin d’éviter de dépenser tant d’argent en informaticiens incompétents, en économistes imbus de ce qu’ils croient être du savoir, en parachutes dorés pour les traders, en ordinateurs ultra-puissants, en logiciels buggés et en autres gadgets technologiques hors de prix, je propose que les banques européennes se cotisent pour acheter Polo le poulpe qui saura les conseiller bien mieux que des ordinateurs, car lui, au moins, il a fait ses preuves

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