Nous avons reçu ce mois-ci une lettre de monsieur Dominique Maistre, avocat autoproclamé des intérêts de monsieur Philippe Collin, lettre apparemment donc écrite sous influence. Nous en faisons état ci-après. Hormis le ton condescendant employé à notre égard et les erreurs de formes et de fond employées par ce spécialiste, il nous a semblé nécessaire de rectifier le tout de manière à ce que ce genre d’allégations manipulées ne puissent plus faire à l’avenir objets de controverses aussi inutiles que superflues, tant les bévues et les contre-vérités, reprenant celles de Collin, énoncées par monsieur Dominique Maistre dans sa lettre s’avèrent patentes. Nous faisons donc état ici de la lettre de M. Dominique Maistre et lui donnons sans problème et sans acrimonie nos réponses circonstanciées en toute légitimité afin d’éclairer un peu plus sa lanterne ainsi que celle de son mentor Philippe Collin.

Les éditions ARQA


Nous redonnons ici le texte Arqa sur le Manuscrit Galland dans son intégralité //

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Lettre Maistre // Monsieur, je viens de finir la lecture de l’ouvrage que vous avez édité de Mr Gil Alonso-Mier : Enseignements oraux de M. Philippe de Lyon. Un passage du livre m’a fortement dérangé, il s’agit de votre note n°3 page 163, et cela pour deux raisons : la première c’est qu’elle témoigne d’une méconnaissance concernant les origines du « manuscrit Galland », mais surtout, et cela est beaucoup plus grave, cette ignorance a entrainé de votre part un discrédit sur Mr Philippe Collin. Les « rectificatifs historiques » sont faciles à faire, pour ce qui est d’un discrédit sur une personne, malgré les correctifs, il en reste toujours quelque chose. J’ai en ma possession une photocopie d’un document écrit à la main, il est de Victoire Philippe, avec des annotations de Marc Haven. De la comparaison entre ce document et le « manuscrit Galland », il s’avère qu’à part des modifications de ponctuations, des mots supprimés ou changés, et quelques paragraphes présents dans l’un des manuscrits et pas dans l’autre, à part donc ces restrictions, le « manuscrit Galland » est composé à 45% par les notes de Victoire Philippe ; les 55% restant je n’en connais pas leurs provenances, mais je suis convaincu que des personnes doivent le savoir. Par contre, les notes de Victoire relatent des séances qui ne figurent pas dans le « manuscrit Galland », celles-ci couvrent la période de Décembre 1896 à Février 1897 (4 séances notées). C’est notamment dans cette partie que se trouve la parole de Victoire que Mr Collin a relaté page 10 « Des carnets de Victoire Philippe » : Papa fait une expérience… Mr Collin a donc raison, un des carnets de Victoire se trouve être le texte utilisé dans le document publié par Philippe Encausse, document que vous reprenez en entier avec l’intitulé « manuscrit Galland ». Mais je voudrais par ailleurs vous apporter deux autres éléments : un correctif et une réflexion. Pour accréditer la thèse que Victoire n’a pu prendre des notes en 1893, vous justifiez de son jeune âge et de la scolarité qu’elle suivait ; scolarité oui, à l’école de la République non, puisqu’elle disposait d’un précepteur. Pour l’élément de réflexion le voici, la phrase que cite Mr Collin : Papa fait une expérience… ne se trouve pas dans l’édition de 1954, en effet je ne l’ai pas trouvé non plus. Mais avez-vous remarqué qu’il y a eu au moins deux éditions de l’ouvrage de Philippe Encausse en 1954 ? Le moment venu les éléments de preuve seront édités ; mais je reste étonné que Mr Gil Alonso-Mier en tant que spécialiste sur le sujet de Monsieur Philippe n’ait pas connaissance du document que je possède et n’ait pas fait le recoupement avec le « manuscrit Galland. »


ARQA // Réponse à messieurs Dominique Maistre et Philippe Collin.

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Messieurs,

Nous vous invitons donc à relire – strictement – ce que nous avons écrit, sans extrapolation et nous vous signalons à nouveau les faits suivants :

1 – Est ce que oui ou non le manuscrit Galland qui fait 165 pages est attribuable à Victoire Lalande et écrit de sa propre main, comme l’écrit de façon totalement fautive M. Collin en page 10 de son livre ? La réponse est un NON catégorique. D’ailleurs vous-même dans votre écrit, sans vous en rendre compte semble-t-il, vous attestez du bien fondé de ce que nous affirmons, ce qui est un comble. Selon vous, ou sans doute M. Collin lui-même dont vous êtes aujourd’hui l’avocat : « le manuscrit Galland est composé à 45% par les notes de Victoire Philippe ». C’est donc nouveau ! Selon M. Collin dans son livre, page 10, c’était 100 % ! Et d’où sort ce 45 % ? Se pourrait-il que cela soit bien moins que 45 %… ? 5 % ? Comment est-il possible de faire des pourcentages à partir de citations de manuscrits disparates, puisés à droite et à gauche… et des charcutages inconsidérés de documents divers venus de tous les horizons qui permettraient d’attribuer la somme des parties au tout. Je vous rappelle comme nous l’avons parfaitement souligné dans notre édition, que le manuscrit Galland est un document de 165 pages – écrit in extenso d’une traite – dont la graphie est parfaitement reconnaissable de bout en bout, de la première à la dernière page, et où ne figure absolument pas l’écriture de Victoire Philippe. Ceci est un FAIT et non pas une extrapolation mathématique à base de pourcentages.

2 – Est-ce que Victoire Philippe, en 1893, à l’âge de 14 ans … a écrit un texte de 165 pages qui est celui du manuscrit Galland ? La réponse est NON et c’est ce que nous affirmons – et cela est évidemment incontestable, puisque c’est également ce que dit EXACTEMENT Philippe Encausse en son temps, dans ses différentes éditions et l’on peut supposer sans se tromper que Philippe Encausse, qui était à bonne école, savait parfaitement ce qu’il disait.

3 – Est-ce que M. Collin prend ses lecteurs pour des ignorants, incapables d’aller vérifier à la source un livre en édition originale – il renvoie ainsi le lecteur dans sa note 4 (page 10) de son livre, à l’édition originale d’Encausse de 1954 avec une phrase qui n’existe pas et qui n’a jamais existé dans cette édition, ni dans aucune autre… – Est ce que cette citation existe belle et bien ? La réponse est NON. Est-ce que cette note de renvoi est une supercherie ? La réponse est OUI. Vous-même, M. Maistre, après vérification, vous reconnaissez dans votre correspondance que ce texte « ne se trouve pas dans l’édition de 1954 » – Dont acte ! – Il y a donc bien manipulation de M. Collin pour valider la thèse farfelue « de carnets de Victoire » à partir du Manuscrit Galland ! Donc ou Monsieur Collin se trompe en connaissance de cause ce qui est grave – ou il ne l’a « pas fait exprès », ce qui paraît douteux, et qu’il le reconnaisse clairement, sans passer par un porte-parole, autrement dit vous.

M. Maistre, vous vous faites le défenseur de M. Collin, (pour quelle raison ? quelles sont vos motivations ?). En ce qui concerne vos erreurs personnelles, vous nous faites remarquer qu’il existerait également une seconde édition de 1954, comme si nous l’ignorions (Cf. votre lettre), vous devriez donc relire à nouveau notre texte puisque c’est exactement ce qui est écrit en toutes lettres… : « Cette édition qui se poursuivra à quatre reprises, entre 1954 et 1955 ». Nul n’est pire sourd que celui qui ne veut entendre.

4 – Vous faites état « d’annotations de Marc Haven ? » (sic) que vous avez vues en… photocopies (resic) ! Merci de nous apporter la preuve indiscutable de ce que vous avancez, svp – et pourquoi de tels documents ne figurent-ils pas dans l’édition de M. Collin pour que la communauté des chercheurs puisse valider de telles affirmations hasardeuses aussi péremptoires qu’équivoques. Nous aurons alors aussi l’occasion d’évoquer d’où viennent les sources exactes, à qui EXACTEMENT elles ont été empruntées.

5 – Quant au passage concernant Victoire et l’Ecole de Jules Ferry, nous vous renvoyons à notre texte – précisément – et surtout à la grammaire et à la syntaxe telle qu’elle se présente, puisque vous confondez la nature des verbes, actif et passif. « Attendre » et « fréquenter », sont deux termes distincts, n’est ce pas ?

En accord avec ce qui vient d’être avancé – il apparait donc que tout un chacun pourra juger de la pertinence de nos réponses compte tenu de la somme d’erreurs et de manipulations volontaires accumulées par M. Collin, pour accréditer la thèse erronée qui permettrait d’associer le manuscrit Galland à Victoire Philippe. Nous avons répondu point par point et très précisément à votre « dérangement », et nous vous invitons à relire ici dans le texte ce que nous avons écrit sur M. Philippe Nizier Collin, en insistant à nouveau sur ce qui est écrit dans le texte original et non pas ce que vous voudriez qu’il fût – ou encore ce que vous nous faites dire fautivement, et ce sans notre consentement.

Les éditions ARQA