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Utilisé comme pigment naturel, le cinabre est la seconde couleur de préférence, après le noir, à orner la palette du scribe égyptien. En Chine ancienne, le cinabre est considéré à l’égal du jade et de l’or comme la substance vitale par excellence, porteuse des principes universels, yin et yang, que les plus grands maîtres taoïstes porteront manifestement à l’apogée de leur métaphysique opérative.

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Durant la période médiévale, en occident chrétien, le cinabre, va rubriquer les manuscrits parcheminés et gloser les marges calligraphiées. En alchimie, soulignons le mot, car nous ne parlons pas ici des multiples voies spagyriques indifférenciées, confondues parfois sciemment avec de l’alchimie authentique, c’est bien cette « voie du cinabre », entre autres, que ramenèrent au XIIIe siècle, de Palestine, les Templiers d’outremer. Le Maître de Savignies d’ailleurs, en rapporte précisément le fait dans ses écrits. Et les frères de la Rose-Croix, en furent assurément les dignes héritiers.

Pour ce numéro 2, des « Chroniques de Mars », nous avons interviewé Patrick Lebar, alchimiste opératif, qui a bien voulu nous confier sans langue de bois ni propos sibyllins, une vérité bien audacieuse – elle concerne la pratique éprouvée du « sulfure de mercure », à prendre au sens philosophal du terme, son essence et, avant toute chose, son mystère.

Les Chroniques de Mars

Interview de Patrick LEBAR

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Les Chroniques de Mars // Patrick Lebar, vous êtes alchimiste opératif depuis plus de trente ans et vous avez une reconnaissance établie depuis longtemps dans ce domaine si prépondérant de la Tradition hermétique – Est-ce que vous pouvez vous présenter à nos lecteurs ?

Patrick Lebar // Certainement !

Mais tout d’abord, je dois vous remercier de me permettre cet accès à votre tribune et du temps de parole que vous voulez bien m’accorder.

Maintenant, je me dois de vous dire aussi que cette « reconnaissance établie » que vous avez la bonté de m’octroyer, n’est pas forcement partagée. Certes, beaucoup d’amis s’en féliciteront et seront ravis de ma prestation qu’ils appelaient de leurs vœux, quoique je répugne à parler de moi, mais bien des « spécialistes » de l’alchimie, juchés sur leur piédestal considèreront peut-être, à tort ou à raison, que vos propos sont pour le moins excessifs sinon complaisant…Alors soyons-leurs agréable de modestie et considérons pour l’heure, que le statut d’investigateur passionné et opiniâtre est sans doute plus amène.

Je suis né à PARIS en 1950, sur l’île de la Cité, rue d’Arcole à l’Hôtel-Dieu et signe prémonitoire s’il en est, on peut même considérer symboliquement au pied, pour ne pas dire sur le parvis d’un édifice plusieurs fois séculaire, celui-là même de Notre-Dame de PARIS, Sanctuaire Alchimique s’il en est !
C’est dire si déjà, mon chemin initiatique alchimique était tout tracé et m’ouvrait sa route, d’autant que huit ans après, en 1958, comme un signe de confirmation de la Divine Providence, ma famille cru bon de devoir retourner sur les bords de la Méditerranée, où m’attendait ma destinée hermétique et la rencontre qui déterminera ce singulier parcours.
Mais pourrais-je me présenter sans préciser ce qui m’a conduit à la découverte de l’Alchimie ?

Ma rencontre avec l’Alchimie date exactement de la fin d’année 1969, j’avais alors 19 ans. Elle fut l’œuvre d’un fidèle ami, B.B, (initiales suggestives qui ne vous auront pas échappé; rien à voir cependant avec Mme Brigitte BARDOT) affilié à de nombreuses loges et obédiences (F.M, R+C, Martiniste, Templière…etc) et bien introduit dans les cercles initiatiques de l’époque.
C’est donc à lui que je la dois et par lui que je fis la découverte des livres de Roger CARO et ceux de FULCANELLI. Je connu aussi l’existence des Frères Aînés de la Rose+Croix dont Roger CARO fut le 58è et dernier Imperator.
En ce temps là, ai-je besoin d’avouer que mon expérience des « sciences parallèles » était très limité pour ne pas dire nulle et inexistante. J’étais donc vierge de toute littérature influente, dans un domaine où justement, le bon côtoie inévitablement le pire…

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Néanmoins, le monde de l’ésotérisme m’attirait et l’occulte exhalait ce parfum de mystère enivrant qu’éprouve naturellement tout jeune homme en quête d’un épanouissement spirituel.

En 1970, je fus mis en relation plus directe avec Roger CARO et nous échangeâmes une correspondance soutenue, amicale et fraternelle.
Puis, dès l’année 1971, en juillet exactement, je pus le rencontrer chez lui, à Saint-Cyr-sur-Mer, dans le Var, à la frontière des Bouches du Rhône, près de la Ciotat.

Je venais en effet d’être libéré de mes obligations militaires, lesquelles étaient alors, pour les conscrits de l’époque, limitées à 12 mois.
C’est durant cette période héroïque et transitoire que Roger CARO consentit à m’affecter, en octobre 1970, un Maître-guide (Giblim), grâce auquel je pus, en moins d’une année, parcourir allègrement les 7 degrés initiatiques alchimiques enseignés par les Frères Aînés de la Rose+Croix, disposant ainsi et très tôt, d’un premier bagage alchimique de qualité incontestable sur le plan théorique et théorique seulement.

Mais si ma première rencontre de 1971 avec l’ami Roger CARO et son épouse Madeleine inaugura 12 ou 13 années de bons et loyaux services, doublée d’une amitié sans faille, je devins en effet alors leur meilleur ami au monde, cette collaboration me conduisit jusqu’aux portes de l’année, jours fatidiques de Mars 1983 où je me dois de l’avouer sans faiblesse ni sans honte, je ne fus plus en odeur de sainteté auprès de Roger CARO, Patriarche de l’Eglise qu’il avait fondé.

En un mot comme en cent, cette année là, le 26 Décembre, je fus mis à la porte, congédié !


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Et puisque l’occasion m’en est offerte, ouvrons une courte, une discrète mais salutaire parenthèse pour que les choses soient remises à leur vraie place !
En effet, il s’agit de bien comprendre la situation d’alors, pour qui le peut honnêtement avec probité. Car voyez-vous, il est bien évident qu’en 12 ans de présence constante et assidue auprès du noyau constitué par les plus proches, les plus anciens Frères, Sœurs et amis de Roger CARO, bien involontairement et fatalement hélas, des propos embarrassants, voire même plus que « dérangeants » sont venues impromptus, à ma connaissance…Des constats aussi étaient inévitables et tandis que je ne demandais rien, je devins malgré moi, le confident et l’observateur de service qui recevait, situation inéluctable au sein de tout groupe, des confidences inattendues, lesquels le plus souvent me furent faites par des membres de l’entourage immédiat de Roger CARO, sans même que je le sollicite le moins du monde. Avec le recul, je pense depuis lors que certains éprouvaient le besoin de se confier, de parler un peu, de se soulager moralement auprès d’une oreille disons « neutre », J’en savais donc désormais un peu trop ! Cela s’avérait quelque peu gênant et inconfortable…En somme, petite histoire sans importance, je fut regardé par mon ami Le Patriarche comme un gêneur qu’il fallait discrètement écarter d’une manière ou d’une autre… Situation classique à laquelle les groupes de quelque nature qu’ils soient, ne peuvent échapper.

Les choses sont alors devenues pour moi, doux euphémisme, un peu plus compliquées durant cette année 1983.

Car pour tout dire, ce n’est qu’en ma qualité d’Evêque de son Eglise, ainsi que celle de « Grand Maître » des Frères Aînés de la Rose+Croix, que je me crus autorisé, oh ! que nenni, à remettre en cause les choix et les décisions du Patriarche / Impérator et d’afficher en toute bonne foi une désapprobation légitime face des opérations et des manœuvres que je jugeais alors sans aucun rapport, voire contraires aux règles de cette église et à celles des Frère Aînés de la Rose+Croix. J’étais vraiment très innocent !

C’est là que j’appris à mes dépends que l’on ne peut pas plaire à tout le monde !

La suite est connue, très mal certes, mais peu nous importe ! Ce qui est fait est fait !

De là, des « esprits » chagrins, soi-disant éclairés, mais aux conclusions hâtives mal documentées, ouvriers attardés de la dernière heure, se sont fait les hérauts aux «gorges chaudes », colportant en qualité de chantres historiques, une situation volontairement rendue opaque et confuse, dont ils ignoraient les tenants aussi bien que les aboutissants et qui me valu une cabale éhontée dont les acteurs encore présents à ce jour, ne pourront jamais sortir grandis.

C’est ainsi qu’à partir de 1984, j’ai été poussé dehors, mis sur la touche contraint et forcé, astreint à abandonner toute activité au sein de ce groupe, pour suivre solitaire, le chemin qui m’a conduit jusqu’à aujourd’hui… Traversée du désert des plus profitables d’ailleurs !

Car il est des exils d’où l’on revient grandi, souvent plus riche, plus fort et plus avisé.

Voilà brièvement exposé, ce qu’il convient de rapporter dans cette présentation, pour évoquer mes débuts, mon parcours et cet épisode étrange et rocambolesque. J’espère ne pas avoir été trop long.

Et refermons s’il vous plait la parenthèse…

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Les Chroniques de Mars // Le Sanctuaire d’Hélios-Adam, dont vous êtes proche est un « cercle » ou un centre de recherche consacré à l’Alchimie pratique, est-ce exact ? Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette appellation ?

Patrick Lebar // Oui, l’Alchimie pratique ou la pratique de l’alchimie représente l’essentiel de sa démarche qui se double, chacun l’aura compris, de celle qui doit accompagner une telle investigation, car pour nous, amis de l’ART, il n’est pas de Science Alchimique sans Conscience Alchimique.
Un certain nombre de nuances et de précisions doivent donc être apportées pour que le lecteur ait une idée plus juste et plus exacte, quant à la vie et la démarche accomplie par Le Sanctuaire Gnostique des fils d’Hélios-Adam depuis sa fondation en Egypte.

D’abord, il existe deux entités.

– Le Sanctuaire Gnostique des Fils d’Hélios-Adam.

– L’Association Hélios-Adam.

L’association d’Hélios-Adam (loi 1901) n’a vu le jour, au début du XXIe siècle, que pour protéger et sauvegarder l’œuvre alchimique de l’Adepte contemporain : Pierre DUCHESNE, et informer dans le même temps, l’amateur d’alchimie de l’existence des ouvrages de ce dernier.

Ceci est mis en lumière sur le site dont voici le lien :

L’association ne recrute donc aucun membre, ce qui pourrait sembler paradoxal ! Par conséquent, elle n’en compte aucun en son sein, et refuse toute idée d’adhésion, de nombre, de quantité et de cotisation ! La Présidence m’en a été confiée dès sa création.

Le Sanctuaire Gnostique des Fils d’Hélios-Adam lui, est une entité très différente.

Il réunit non des membres, mais des amis de l’Art d’Hermès.

Ce n’est ni une structure classique ni une association. C’est davantage l’expression d’un Courant Philosophique Alchimique nouveau dans sa manifestation, son expression et son enseignement ; celui de l’Alchimie et de la Gnose de l’Eveil ou Réalisation du SOI !

Pas de rituel, pas de cérémonie, pas de rite, pas de décorum, pas de folklore, pas de credo. En somme aucune contrainte. Sa conduite repose autant sur l’enseignement des Anciens Philosophes hermétiques que sur celui de quelques modernes.

Pour la quête de l’Eveil ou du SOI, elle fait appel à la « Parole » de nos Maîtres de la Non dualité de l’Inde comme RAMANA MAHARSHI, NISARGADATTA et JESUS le VIVANT dont la Divine Providence permit de découvrir son inestimable enseignement « Caché » en terre égyptienne et connu sous l’appellation de « l’Evangile selon THOMAS ».

C’est donc une IDEE pratique mise en partage sur ce que doit être un véritable Fils de la Science Hermétique face à une démarche spirituelle complète.
C’est le reflet exact de la TRADITION ORALE qui implique l’assimilation en soi, du laboratoire et de l’oratoire. C’est la mise en application rigoureuse mais très souple de l’Advaïta ou Non dualité, philosophie du retour à l’UN !

Il fut fondé, suivant ce que m’en a dit Pierre DUCHESNE, par un homme modeste d’origine Egyptienne, « Girmiz Ibn El JARABAR » dont Pierre DUCHESNE fut le disciple et l’ami. Cette aventure étant décrite dans le premier ouvrage de Pierre DUCHESNE, vous me permettrez de ne pas m’étendre sur le sujet.

C’est donc le « Sanctuaire » qui est au cœur même de toute l’activité alchimique de recherche et de pratique que vous évoquez. Je n’en suis que le Supérieur Général depuis que Pierre DUCHESNE a passé la main pour un repos bien mérité. Le Sanctuaire réunit, non pas des membres, mais des « Amis de l’ART d’HERMES » désireux avant tout de parfaire l’étude, leurs connaissances littéraires, grâce aux œuvres des Adeptes dignes de ce nom dont celles de Pierre DUCHESNE. C’est seulement à cette condition qu’ils peuvent alors aborder la pratique, mettant en parallèle les concepts philosophiques des Anciens et la technique opératoire qui sanctionne impitoyablement le travail expérimental de chacun par le succès ou par l’échec. Madame A . NEGREL me disait souvent :

« Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage ! »

Naturellement, des coups de pouce, des aides, des suggestions subtiles sont accordés quant aux opérations de l’Art, mais sous condition. Il est bien évident que seuls les chercheurs en phase directe avec la Philosophie du Sanctuaire Gnostique d’Hélios-Adam, dont l’amitié et la respectueuse fidélité nous sont acquises, sont à même de recevoir quelques lumières méritées et qu’ils attendent pour voir avancer leurs travaux.

Les Chroniques de Mars // Dans sa pratique de l’alchimie Roger Caro, que vous avez très bien connu, cela se sait, concevait une voie préférentielle à partir d’un sulfure de mercure. Cette voie, dite « humide » par les non spécialistes, car le terme en-soi est bien imprécis, a le mérite somme toute quand il s’agit de Caro de bien situer la tradition alchimique de référence. Nous savons pertinemment car nous avons eu accès a un document détenu en archives privées, correspondance alchimique qui avait appartenu en son temps à Maurice Auberger, que Roger Caro pour débuter son Œuvre, ne pratiquait pas la séparation préalable des deux composantes, « mâle » et « femelle » au sein de la minière qu’il préconisait ; même si, au sein de son enseignement oral et écrit il présentait la chose, notamment dans le cadre de sa transmission personnelle auprès des FARC, de façon plutôt différente. Aujourd’hui dans la voie que vous appliquez régulièrement, qui est pourrait-on dire le prolongement direct de celle de Roger Caro et de Pierre Duchesne, les travaux que vous avez mis en place portent « des fruits de belles couleurs »… En effet, la progression établie par vous dans cette voie, des couleurs de l’Œuvre, leurs « qualités », ainsi que la mise en regard avec les textes alchimiques eux-mêmes, sont très saisissants… autrement dit le résultat de trois décennies de labeur… Pouvez-vous nous confier quelques réflexions appropriées justement sur les couleurs reflétées dans cette voie, ainsi que certaines approches de vos résultats ?

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Patrick Lebar // Oui, je vois très bien à quel « document » vous vous référez. Mais s’agissant d’un enseignement oral, là permettez moi de ricaner malicieusement, je m’en excuse et d’affirmer qu’il n’en fut, à ma connaissance, jamais question.

Roger CARO était peu disert sur les opérations du Grand Œuvre et cela se comprend aisément compte tenu des visiteurs innombrables et un peu trop curieux à son goût, qu’il recevait très courtoisement du reste, aux « Angelots ».
Cela devenait parfois rien de moins que du harcèlement et prenait trop souvent la forme d’une insistance plus qu’abusive ! Personnellement, en douze années et je suis assez fier de cela, je n’ai pas souvenir de lui avoir poser la moindre question sur l’alchimie.

Et comme signifié plus avant, j’ai très bien connu Roger CARO ainsi que son épouse Madeleine et pour cause ! Avoir été pendant 12 années, bénévolement et je le souligne non sans ostentation, « gratuitement » son secrétaire, son confident, son chauffeur et au besoin, son commissionnaire, son ouvrier d’entretien ou encore son envoyé ecclésiastique extraordinaire auprès d’Ecclésiastiques réunis par exemple en Synode à Caen, m’autorise sans doute à dire qu’en effet, je l’ai très bien connu et sans doute beaucoup mieux que d’autres. Que je sache, avait-il en ce temps là, un ami plus dévoué et fidèle, présent à ses côtés durant toutes ces longues années ? De même que j’ai très bien connu tous les acteurs ayant collaborés à l’élaboration de l’œuvre alchimique de Roger CARO, à commencer par Maurice AUBERGER, Daniel et Maryse CARO, les NEGREL, CHARLET et autre Robert RAGUIN.
C’est donc bien à lui que l’on doit, dans la deuxième moitié du XX siècle, la vulgarisation de la voie du Sulfure de Mercure ou Cinabre.

Et vous avez raison de dire ici, que c’est la voie de référence où se situe la Tradition Alchimique authentique qui, pour être validée par les Anciens et l’expérience, se doit de démontrer dans la pratique expérimentale, un rigoureux parallélisme entre les légendes, les contes, les symboles et les récits fabuleux chargés de véhiculer l’enseignement de la Science d’Hermès.

Oui, la séparation dont vous parlez est un grand mystère et ce qui est plus mystérieux encore, c’est de voir que Roger CARO ne semble pas effectuer cette Séparation préalable puisqu’il commence visiblement par la Phase SOLVE, comme le démontre le document que vous évoquez. Cependant, seul Pierre DUCHESNE a su contourner l’obstacle mis en travers du chemin.

Il y a dont là une astuce très subtile que Pierre DUCHESNE n’a pas manqué de relever et de révéler tout en signalant qu’il fallait voir la Séparation comme un « Concept » à élucider et non comme l’opération présentée et qui lui sert d’appui. Mais à bien y regarder, Roger CARO n’avait pas d’autre choix. Il eut la bonté d’exposer la réalité indispensable d’une séparation préalable à toute autre opération, sans pour autant divulguer le secret de la dite opération. Alors il en fit un concept subtil en se servant d’exemples tirés de la pratique des chimistes qui décrivaient l’opération de séparation du cinabre.

Cela rejoint l’affirmation péremptoire de Bernard le Trévisan qui affirme :

« Tout le secret consistant dans la première partie, les philosophes ne voulant pas divulguer ce secret, ils ont fort peu écrit sur cette première partie. »

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Pour ce qui est des couleurs qui jalonnent les travaux de l’Œuvre, cette progression est autant soulignée par Roger CARO que par Pierre DUCHESNE. Cette mise en évidence se trouve d’ailleurs parfaitement exposée dans l’œuvre respective de ces deux auteurs méritants à plus d’un titre. Je n’aurais donc que peut de chose à ajouter, sinon à dire que les travaux en cours semblent prometteurs et encourageant. D’ailleurs, puisque je détiens toujours quelques clichés photographiques réalisés par Pierre DUCHESNE et qui me furent confiés dans les années 1980/1990, je vous les remets et vous autorise, sous © bien entendu, de les exposer où il vous plaira, en lieu et place de cette interview.

Le Sanctuaire quant à lui, n’a d’autre prétention que d’exposer les faits à l’intention des chercheurs sincères et probes, prêt à partager sa philosophie, qui souhaitent découvrir par leurs propres travaux, les « vérités » énoncées par tous les philosophes. Cela peut prendre la forme de documents photographiques ou d’échanges grâce aux « RENCONTRES d’Hélios-Adam » qui ont lieu un fois l’an et attestent de la possibilité de réaliser les diverses couleurs suggérées par tous les philosophes hermétiques.

Le noir, le rouge, le blanc sont des réalités incontournables, tangibles et palpables si j’ose dire, dont la manifestation exige néanmoins une connaissance assez complète et des tours de mains fermes et décidés qui vont nécessairement avec. De même que d’autres couleurs évoquées, le Bleu ainsi que le Gris notamment ou règne de Jupiter, sont plus difficiles à provoquer au sein de la Minière en voie de métamorphose. Mais les couleurs qui s’offrent au regard du manipulateur sont aussi autant de pièges dont il faut savoir se défier !

Mais le Sanctuaire Gnostique d’Hélios-Adam s’attache surtout à la priorité dont parlent Fulcanelli et CYLIANI. Celle qui consiste en l’obtention de la « Médecine Universelle », énigme pour le moins débilitante à souhait et désespérante pour le plus grand nombre, surtout lorsqu’on envisage la conquête de la Médecine au Blanc de Roger CARO, de LIBAVIUS et de CYLIANI.

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Les Chroniques de Mars // Vous parlez souvent de l’œuvre alchimique de Pierre Duchesne dont vous avez été un ami très proche, vous diffusez sa pensée et ses ouvrages ? En fait on sait peu de choses sur cette personnalité du monde moderne de l’alchimie ? Il semblerait bien qu’il s’agisse d’un pseudonyme ? Pouvez-vous nous parler de lui ?

Patrick Lebar // En fait, j’ai connu Pierre DUCHESNE grâce à des circonstances troublantes et inattendues, comme seule la Divine Providence sait les orchestrer. Je dirais en quelques mots que Maurice AUBERGER fut le principal et unique acteur de cette rencontre inoubliable puisque c’est chez lui que se firent les présentations.

Pierre DUCHESNE est en effet le pseudonyme d’un Adepte contemporain qui choisit l’anonymat par idéal et par conviction. Attitude préférable dit-il, à toute tentative d’affirmation personnelle et publique, qui exagère toujours hélas, une réputation qui de fait, s’avère le plus souvent illégitime, surfaite et tapageuse.

C’est à cette époque (1972/1973) qu’il devint très naturellement mon Maître, bien qu’il répugnait à envisager une telle responsabilité, préférant une sincère et solide amitié à des considérations relationnelles d’assujettissement qu’il ne prisait guère en vérité.

Disposant déjà de l’enseignement émérite des Frères Aînés de la Rose+croix de Roger CARO, je dois avouer que son œuvre manuscrite à l’époque, me fit comprendre des Arcanes de l’œuvre sans lesquelles il est très difficile de progresser.

D’origine étrangère puisque natif d’Argentine, il vint en France chez M. AUBERGER par suite de l’instabilité qui régnait dans son pays, durant les années 70 du siècle passé, alors que les Intellectuels Universitaires comme lui n’avaient pas bonne réputation.

De langue hispanique, il me prit en sympathie sitôt qu’il appris mes origines Espagnoles que je devais à ma Mère, native d’Alicante en Espagne.

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Ce qui est aujourd’hui effectif grâce à la bonté généreuse d’un ami, auteur lui-même, (je me dois de le souligner), à qui nous devons deux ouvrages remarquables et de qualité dont l’OR des SAGES, consacré à la voie Brève… et un roman alchimique consacré à Nicolas FLAMEL… Je veux parler de Monsieur Richard TOUITOU ! que je salue ici en passant…


Les Chroniques de Mars
// Une des composantes de la Pierre Philosophale est son caractère médicinal ? C’est votre axe de recherche principal, est-ce exact ?

Patrick Lebar // Exactement ! Je viens de le souligner. La priorité de cette démarche essentielle doit impérativement, selon l’avis éclairé de Fulcanelli, nous orienter d’abord vers la quête des Médecines Solaire et Lunaire, donc au Blanc et au Rouge.

Pour sa part, Roger CARO est clair à ce propos. Pierre DUCHESNE aussi ! Chacun précise d’ailleurs que ces deux thériaques sont de merveilleux auxiliaires à même de soulager et même guérir bien des troubles de la santé. Pour sa part, le Sanctuaire d’Hélios-Adam, a eu vent de nombreux exemples et témoignages en ce sens et venant pour la plupart, de l’étranger, U.S.A, SUISSE, BELGIQUE, CANADA, CROATIE.

Tout porte donc à croire que des résultats positifs et encourageants sont d’ores et déjà acquis par quelques chercheurs dans le domaine de la Médecine hermétique, ce qui bien évidemment, nous réjouit et exalte tout à la fois notre conviction et notre foi dans l’enseignement des Maîtres anciens et modernes qui nous ont précédé.

Les Chroniques de Mars // Selon-vous, qui avez très bien connu Roger Caro, peut-on dire qu’il a eu à un moment donné de sa vie une recherche suffisamment élaborée en alchimie pour pouvoir pratiquer une transmutation effective ? Notre WebZine vient de publier ce mois-ci, dans ce premier numéro, une lettre inédite d’Eugène Canseliet présentée dans l’Ouvrage de Marc Mirault « Montfort Le Mythe Templier », Canseliet qui lui avait la dent dure envers Caro, même s’il reconnaissait par ailleurs certaines de ses qualités d’alchimiste. Quel est votre avis sur la question ?


Patrick Lebar
// Eh bien, s’agissant des transmutations, disons franchement et en toute bonne foi que je fus témoin de la projection d’un film, je précise bien d’un FILM dans lequel Roger CARO exécute en effet, une transmutation métallique parfaitement réussie et sur une quantité assez conséquente de mercure ordinaire, qui devait alors avoisiner à vu d’œil, les 500 grammes, au regard du creuset en verre épais dont il fit usage pour cette expérience.

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Le visionnage de ce film fut d’ailleurs demandé par un membre des Frères Aînés de la Rose+Croix, qui s’étaient spécialement déplacés de Belgique pour assister à une réunion de l’Ordre. Nous étions quatre et Roger CARO qui avait donné son accord et était avec nous dans son bureau, commenta le film en nous invitant à bien observer le déroulement très curieux de cette transmutation. C’est donc un souvenir mémorable dont l’authenticité ne peut être mise en doute.

Quant à l’avis personnel de Monsieur Eugène CANSELIET, si je peux y souscrire à bien des égards et le regretter en même temps, moyennant quelques nuances, je peux néanmoins le comprendre.

Roger CARO fut en effet, un homme très singulier !

Mais je le regrette d’autant plus que lorsque Monsieur Roger CARO fit cadeau de ses 4 premiers livres d’alchimie, les meilleurs du reste, à Monsieur Eugène CANSELIET, il eut été sans doute préférable que ce dernier profitât de l’occasion de cette main tendue, pour amorcer un rapprochement entre les deux hommes.

Mais Monsieur Eugène CANSELIET ne se manifesta pas et ne cru pas devoir adresser à l’expéditeur, ne fusse que par égard à la bienséance, un mot de remerciement.

Peut-être alors que Monsieur Eugène CANSELIET aurait appris à mieux connaître Roger CARO et partant, aurait revu son opinion sur l’Adepte KAMALA-JNANA.

Ce mutisme ne manqua pas d’étonner Monsieur Roger CARO qui me confia à l’époque, cette anecdote confidentielle et considéra fort à propos que Monsieur Eugène CANSELIET était lui aussi, un personnage pour le moins « singulier » !

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Les Chroniques de Mars // Pourriez-vous, pour nos lecteurs et pour les débutants qui veulent partir du bon pied, indiquer quelques ouvrages de références qu’il serait bon d’étudier en priorité, pour se faire une idée forte et instructive de l’Alchimie et de ses rouages, dans cette voie ?

Patrick Lebar // C’est là une tâche assez facile puisque l’essentiel de mon propos m’a permis d’en indiquer les plus importants.

Mais en alchimie, il faut de la méthode. Il faut se garder de partir dans toutes les directions en accumulant livre sur livre, sans préparation et… Sans mobile apparent ! (… je plaisante).

Pour ma part et en fonction de mon expérience, je ne peux que proposer les deux ouvrages de Fulcanelli, puis ceux de la période de Roger CARO (1961/1968) quatre au total, et ceux de Pierre DUCHESNE, lesquels ouvrent en grand la porte de Cyliani et de Cambriel. C’est vraiment par ceux-là que l’on doit débuter l’étude de l’alchimie.

Ensuite rien n’interdit d’aborder la lecture de Limojon de St Didier, de Libavius, d’Artéphius, de Synésius, de Basile Valentin et j’en passe. Pardon pour ceux que j’oublie de citer.

Mais se discipliner est primordial pour ne pas trébucher trop vite !

Les Chroniques de Mars // Pour conclure cet entretien, j’aimerai savoir quel regard vous portez aujourd’hui sur l’alchimie contemporaine ?

Patrick Lebar // Quel regard ? Voyons, voyons… Ah ! ne me bousculez pas cher ami et permettez au moins que je mette mes lunettes !

Plus sérieusement…, je n’ai pas à proprement parler, un regard bien arrêté sur l’alchimie contemporaine et sur celui que je peux lui porter et même, soyons généreux, lui consentir. L’Alchimie contemporaine, c’est d’abord ceux qui se chargent de l’animer avec plus ou moins de bonheur. Et là, je préfère garder un silence religieux !

L’Alchimie est et restera ce qu’elle à toujours été. L’énigme la plus ancienne et la plus impénétrable parmi toutes les sciences que l’homme est en mesure d’explorer.

Alors un avis éclairé certes, mais c’est tout !

D’ailleurs le voici !

Le microcosme alchimique contemporain apparaît si fluctuant, si désinvolte, si insouciant et si instable qu’en faire aujourd’hui l’apologie ou encore une photographie, n’offrirait pour unique conséquence que celle qui consisterait à recommencer le lendemain. Je ne peux donc, à l’instar de l’exemple que nous donne le « Canon mal réglé » du caisson du Château de DAMPIERRE, que ouïr et observer ses mouvances, ses fantaisies et ses spéculations grotesques et en rendre compte « bénévolement », chose que je fais depuis maintenant quarante ans. Ce qui laisse à penser que j’ai peut-être, ancienneté oblige, certains avis à communiquer et à partager.

Je sais néanmoins, pour l’avoir constaté bien des fois, qu’il s’agit d’un microcosme grouillant de « grands spécialistes » parfaitement convaincus du bien fondé de leurs idées reçues, leurs certitudes, au sein duquel les avis sont cependant très partagés, très diversifiés et le plus souvent très contradictoires.

On y découvre la multiplicité des voies, des techniques et les matériaux les plus inattendus, aussi les plus saugrenus. Le FER, la STIBINE ou antimoine sont très prisés ainsi que tous les minerais et métaux en générale. Et concernant notamment le fer, je lui préfère le « savoir faire » !

Dans ce milieu, on fait dire très doctement tout et aussi son contraire à des Adeptes dont la réputation n’est plus à faire et qui se passeraient bien de cette publicité.

L’exemple du Mercure ordinaire ou Hydrargyre vulgaire, cher à Fulcanelli, en est une majestueuse illustration. Roger CARO avait donc raison de dire :

« Lire moyen-âge et transposer XXe siècle n’est pas rationnel ! »

Pareillement, on y croise des personnages doctes et savants, hauts en couleurs, lesquelles ne sont pas forcement en adéquation avec celles contenues dans l’œuvre…

Les uns s’attachent et s’attardent à élucider à grands renforts d’arguments et de livres, une identité civile longuement et jalousement préservée, protégée notamment par Eugène CANSELIET, tandis que d’autres cherchent obstinément à percer les arcanes de l’œuvre sans une étude préalable fastidieuse et longue il est vrai. Les uns font des livres pour tenter d’expliquer et de justifier leur pratique opératoire au fourneau et les autres font des opérations incertaines pour éprouver disent-ils, l’enseignement contenu dans les livres en leur possession.

KKK.jpg Bref, Eugène CANSELIET se plaignait déjà à son époque, de ces commentateurs modernes plus nuisibles qu’utiles à la Philosophie hermétique. Nous ne pouvons que souscrire à cette constatation navrante, encore plus évidente aujourd’hui et suivant laquelle, ils poussent même hors saison, comme des champignons.

Je note seulement que notre monde alchimique moderne est, à bien des égards, comparable à celui qui se fit jour, selon les modes et les courants, à toutes les époques de l’histoire de l’Alchimie.

Cependant, lueur dans la nuit, l’Alchimie authentique, fidèle à la Tradition des anciens, existe belle et bien, demeurant entre des mains compétentes et généreuses, loin des rouages de ce monde bruyant, tapageur, mercantile et en perpétuelle agitation !

Elle est pieusement et discrètement conservée, entretenue et protégée, partagée et dispensée au sein d’enceintes et de citadelles impénétrables, parce que l’édifice hospitalier et accueillant de jadis et qui hier encore, lui servait de refuge et d’asile provisoire, grâce à des hommes de bien, preux chevaliers de la Grande Dame, n’est plus aujourd’hui fait de pierres, de planchers, de bois, de structures métalliques, de statuts et de règles contraignantes, mais demeure le corps idéalisé d’une Philosophie informelle et impersonnelle, invisible, méconnue, insaisissable et par conséquent, très bien préservée.

L’espoir est donc permis !

Et ce n’est selon moi, que par une grâce insigne, que seule peut octroyer la Divine Providence, qu’il est possible de faire « l’heureuse Rencontre » tant espérée et de quitter enfin, le chemin, large, spacieux et tortueux des idéologies contradictoires et stériles qui ne mènent nulle part et sur lequel se bouscule hélas le plus grand nombre.

D’éviter ainsi les terrains meubles, désertiques et rocailleux sur lequel rien jamais ne pousse, où le grain de la bonne parole hermétique périt sans avoir eu le temps de germer, de mûrir et produire de bons fruits. Les Roses Rouges et Blanches, fruits de la science d’Hermès, promises à tout digne Enfant de la Sapience Eternelle, se cultivent et se cueillent désormais sur d’autres terreaux fructifères, en d’autre « Jardins Secrets » où s’échangent très naturellement des « Secrets de Jardins » connus seulement par ceux qui, dans leur cœur, se destinent avec loyauté et courage, à cette prodigieuse conquête et acceptent d’en affronter les épines redoutables, c’est-à-dire, d’en payer le prix…

Propos de Patrick Lebar recueillis pour les Chroniques de Mars, le 4 Mars 2011.

Le Sanctuaire d’Hélios-Adam

Remerciements //

courju2.jpg Tous nos remerciements vont à Patrick Lebar pour cette interview donnée le 4 mars dernier, en exclusivité pour le numéro 2 des « Chroniques de Mars » – Les clichés photographiques qui illustrent cet entretien sont le résultat des travaux entrepris par Pierre Duchesne, depuis de très nombreuses années. Ils sont la propriété seule des archives du Sanctuaire d’Hélios-Adam qui a bien voulu les mettre amicalement à la disposition des lecteurs de notre WebZine. Ils doivent être considérés comme autant d’éléments ou de preuves pouvant justifier de la véracité des descriptions des principales étapes de l’œuvre alchimique, dans la voie du Cinabre, faites par les philosophes hermétiques. Ces clichés ne prétendent pas « enseigner l’Alchimie » mais simplement offrir une vue d’ensemble de ce que peut être le parcours opératoire de la matière première en cours de métamorphose et de perfection, et selon un enseignement séculaire – C’est aussi un encouragement susceptible de motiver les chercheurs les plus déterminés, désireux d’expérimenter leurs travaux selon des préceptes hermétiques éprouvés, à une heure où fleurit sur la tourbe, avec une abondance non dissimulée, la confusion la plus totale entre alchimie véritable et spagyrie. Une « treizième heure » comme dirait Nerval, venue bien à propos, où règne sans discernement un « amalgalme », si j’ose dire, de pratiques plus curieuses les unes que les autres, et où sous le vocable bien commode « d’Alchimie » – en mettant à part, en effet, cette ancienne tradition des maîtres Taoïstes ici évoquée de fort belle manière par Patrick Lebar – se retrouvent pêle-mêle dans une cacophonie inextinguible, faisant appel à une succession de premières matières tout aussi variée et dont la liste à dresser serait beaucoup plus longue qu’en apparence : citons en priorité la voie canonique de Fulcanelli, qui est celle de Flamel, celle de Canseliet ensuite qui, disons-le tout net, n’en reprend pas, quoi qu’on en dise – volontairement et/ou involontairement – l’intégralité des aspects du ternaire alchimique, certaines voies des sels, la voie de la Salamandre rarement évoquée dans les détails, et pour cause, la voie dite « brève » fort peu commune, sans parler de pratiques bien « exotiques », celle d’Armand Barbault, avant tout, à la très indiscrète voie des « fluides », celles dite de « Wolfram » et des « terres rares » chères aux Curie en leurs temps et à Zéphyrin Bétom aujourd’hui. Sans oublier, pourquoi pas, les voies « inter-règnes » qui ont évidemment plus à voir, au mieux avec la spagyrie de Paracelse et à défaut avec les tisanes de grand-mères, qu’à de l’Alchimie véritable, sans évoquer ici certaines pratiques théurgiques des plus insolites, concernant la « transmission d’archives en voie sèche », comme a pu le souligner Jacques Breyer, en son temps, puisqu’il fut lui aussi, ne l’oublions pas, alchimiste. Dans cette époque mercantile de désordre décadent entretenu à bon escient par ceux qui y ont un intérêt personnel, il pourrait apparaître parfois bon à d’aucuns, d’accomplir positivement la somme des « lavures » à opérer, pour mieux nettoyer encore à grandes eaux ferrugineuses les écuries d’Augias – C’est d’ailleurs ce qu’avait parfaitement compris et entrepris à son époque et de la plus belle des manières l’auteur du « Grand Œuvre dévoilé ».


Les Chroniques de Mars © # 2, mars 2011.


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LEGENDA //

1 – Après Solve – Le début de l’Œuvre – Réalisation de la couleur citrine.

2 – La « Granulation » ou frai de grenouille.

3 – Le « Corbeau ».

4 – La « Végétation ».

5 – « La Queue de Paon ».

6 – « Le Règne de Jupiter ».

7 – Un aspect du Blanc.

8 – Un autre aspect du Blanc.

9 – Avant le Signe.

10 – Phœbus.

guieu-caro.jpg Au regard des photographies présentées et des opérations menées par Pierre Duchesne, malgré une linéarité à aguerrir et un feu de roue expérimenté, il apparaîtra bien évident à tous les alchimistes opératifs – qui peuvent en juger – que si les protocoles opérés de façon magistrale sont inhérents et souvent différents à chacun, particulièrement dans la voie du Cinabre, un des éléments prépondérants à analyser en préalable, avant tout jugement critique, est bien la qualité remarquable des chromatismes ici présentés lors des différentes étapes successives de l’Œuvre – expression parfaitement manifestée des sept degrés alchimiques, pour reprendre la gradation de Roger Caro. (NdlR).


Photo // Roger Caro et Jimmy Guieu devant la Commanderie de Montfort-sur-Argens. Éditions de Massanne ©.

THESAVRVS // Adam – Adepte – Aigles – Alchimie – Alchimiste – Argyropée – Assation – Athanor – Chrysopée – Coupellation – Cyliani – Élixir- Élixir de longue vie – Eugène Canseliet – Philalèthe – Fulcanelli – Gnose – Grand Œuvre – Lavures – Macrocosme – Magnum Opus – Mercure – Microcosme – Nicolas Flamel – Œuvre au noir – Œuvre au blanc – Œuvre au rouge – Or – Panacée – Paracelse – Philosophie Hermétique – Pierre Philosophale – Poudre de projection – Régule – Rémore – Soufre – Sublimations – Table d’Emeraude – Teinture – Terre adamique – Transmutation – Unobtainium – Vitriol – voie de l’Antimoine – voie du Cinabre //