Prise au sérieux par la police nationale et l’ONF, une famille anglaise assure avoir vu un ours. Les patrouilles n’ont rien trouvé pour le moment

Les Anglais sont arrivés terrifiés. Père, mère et enfants, complètement paniqués, se sont rués à l’accueil de leur camping quatre étoiles, mardi dernier, en tout début d’après-midi, pour raconter leur mésaventure. Ils ont tout d’abord expliqué leurs déboires aux hôtesses, qui, vu l’ampleur de l’annonce, ont appelé la directrice elle-même. Toute la famille, en promenade à VTT, serait tombée nez à nez avec… un ours.

Aurore Laroche, directrice d’Estérel Caravaning, résidence d’hébergements nichée au cœur de l’Estérel, n’a voulu prendre aucun risque pour ses nombreux clients. « Par sécurité, j’ai confié le problème à la police nationale. Je leur ai mis à disposition un traducteur muni d’une caméra. »

Moutons, chiens et chevaux sereins

Rapidement sur les lieux, les fonctionnaires de la police nationale sont alors partis avec le traducteur et le père de famille anglais, là où il aurait aperçu l’animal. Il s’agit d’une piste forestière, après le gué de la Fonte-du-Pommier, sur la route de Roussiveau, à un kilomètre seulement de la maison forestière de Roussiveau.

Cette maison, transformée en ferme, est habitée par la bergère de l’Estérel, qui, par contrat avec l’Office national des forêts, y fait vivre son grand troupeau, contribuant à l’entretien des bois. Ses moutons sont constamment sous la surveillance d’impressionnants « patous », chiens dressés à protéger le troupeau contre les loups mais aussi, à l’origine, contre les ours.

Les agents de l’ONF, alertés par le commissariat de police intercommunal de Fréjus/Saint-Raphaël, ont très vite rejoint les policiers sur le site, puis sont allés vérifier que tout allait bien à la ferme. Là-bas, la bergère n’avait rien relevé d’anormal, son troupeau était intact et serein, les patous sans aucune inquiétude. Dans l’enclos, son âne et son cheval, bêtes particulièrement peureuses face aux prédateurs et qui les sentent très facilement, étaient tout aussi placides. Les officiers de l’ONF ont alors décidé de baisser la barrière de la piste forestière de Roussiveau, fermant tout le massif, empêchant les promeneurs de pénétrer dans l’Estérel, pour assurer leur sécurité.


Surveillance équestre aujourd’hui

Police et ONF ont donc procédé à de minutieuses recherches, prenant très au sérieux les déclarations des Anglais. Mardi, de 14 heures jusqu’à la nuit, ils ont fouillé le vallon à la recherche d’indices, touffes de poils sur les arbres, empreintes, branches cassées sur le passage, excréments ou dégâts occasionnés lors de recherche de nourriture. Un agent de l’ONF a même été appelé avec son chien afin de relever d’éventuelles odeurs. Le chien n’a dépisté qu’un chevreuil et un sanglier, qu’il a levés. Mais nul ours.

Un hélicoptère a même été réclamé en renfort pour scruter la zone par les airs. Toujours pas d’ours. Pas la moindre trace qui pourrait laisser suspecter sa présence. Hier matin, à l’aube, les personnels de l’Office national des forêts étaient à nouveau sur le pied de guerre et sur les sentiers de l’Estérel pour tenter de trouver des empreintes après la pluie. Ils ont sillonné les fonds de vallon, les endroits où stagne l’eau, qui pourrait attirer le plantigrade, les coteaux où sont installées les ruches. Et ont finalement levé les barrières et rouvert le massif au public. Ce matin, une équipe équestre est partie patrouiller toute la journée, tant pour passer dans des endroits qui ne sont accessibles qu’à cheval, que pour utiliser le flair des équidés, particulièrement sensibles aux prédateurs.

J. J. (jjoris@varmatin.com)

Serait-ce pour autant BALOU ou BOUTXY ? (NdlR).

La question reste posée…

> BALOU

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