« Et in Arcadia Ego – Huit années d’un travail sans relâche m’a permis de percer le mystère de ces tableaux. »

Françoise GASC.

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Il y a un an, en exclusivité pour notre WebZine, Françoise GASC nous donnait une interview peu commune sur ses recherches personnelles ayant comme source deux tableaux inédits de Nicolas POUSSIN lui appartenant et venant d’être expertisés récemment (1). Les conclusions apportées ne pouvaient que nous interroger avec beaucoup d’attention et nous avions voulu mener l’enquête de notre côté. Dans cette nouvelle interview pour Les CHRONIQUES de MARS, nous avons tenté d’en savoir plus sur les tenants et les aboutissants récents qui ont permis à Françoise Gasc de poursuivre un peu plus encore ses investigations théoriques et pratiques.

Sans présager de ses conclusions personnelles à venir et non encore publiées il nous a semblé intéressant de lui donner à nouveau la parole pour en savoir un peu plus sur ce sujet étonnant, et qui sait, déterminer entre les lignes de cette nouvelle interview quelques indications surprenantes du grand mystère audois. Si « la vérité est ailleurs… », elle se cache parfois aussi dans de bien curieux labyrinthes.

En tout état de cause chaque chercheur féru de « l’énigme aux mille facettes » se fera ici, par lui-même, sa propre opinion sur les différentes connexions proposées par Françoise GASC.

Les CHRONIQUES de MARS © Mai 2013 //

(1) Le chanoine Gasc est l’aïeul de Françoise Gasc.

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Les CHRONIQUES de MARS // Pouvez-vous nous parler de l’accueil de vos découvertes dans le grand public et ensuite parmi les chercheurs suite à la mise en ligne, en 2011 de votre site Internet consacré à vos deux tableaux de Poussin et à la présentation de vos recherches dans l’interview que vous avez donnée aux Chroniques de Mars, en 2012… ?

Françoise GASC // Mis en ligne depuis près de deux ans, le site « le secret de Poussin » a de toute évidence répondu au-delà de ce que je pouvais imaginer à l’attente et à la curiosité du public ; un tel succès qui le place régulièrement en tête de première page sur Nicolas Poussin, sujet qui regroupe plus d’ un million de sites ! Il passionne le monde entier, puisqu’il est vu jusqu’en Chine et on peut considérer que les USA sont régulièrement avec la France la pays le plus réactif sur « le secret de POUSSIN ».

Suite au reportage de TF1 , un grand nombre de forums sur l’énigme de Rennes-le-Château, ont souhaité mettre en ligne mes découvertes, et j’ai donc spontanément fait la démarche d’y intervenir, ce qui est un exercice délicat au vue de la passion de certains habitués… ! Mais il me semblait important d’établir un contact avec les chercheurs, et de leur faire connaître plus en profondeur mes découvertes à travers mon site qui a pour but d’informer . Je précise que ce site n’est pas un site commercial et ne me rapporte rien ! J’ai eu des contacts très intéressants, positifs, même si j’ai besoin de rester un peu en recul de la passion et de l’engouement qui anime cette énigme depuis la divulgation de ces deux tableaux.

Les chercheurs, durant de nombreuses années ont pris comme référence les BERGERS D’ARCADIE pour trouver la clé de ce mystère. Tout chercheur doit être prêt à intégrer de nouvelles données pour accéder à la solution d’une énigme. Même si certains ont encore du mal à faire cette démarche, je peux dire à l’heure actuelle que mes révélations ont trouvé l’adhésion du public et des chercheurs. Pour ma part, je ne cherche en aucun cas à imposer ma vérité, je dévoile des faits et des éléments concrets qui sont établis. Je ne développe en aucun cas une énième théorie sur ce mystère, mais en donne la clé, en révélant l’existence de ces deux tableaux légués et découverts par mon ancêtre GASC, qui sont la pièce manquante du puzzle castelrennais. Il était donc important d’en informer le public et plus spécifiquement les chercheurs bien sûr.

Je livre des indices importants dans mon site, qui mènent au secret caché dans ces tableaux, à l’origine de l’énigme de l’abbé Saunière. En tant que propriétaire de ces tableaux, je préserve mes découvertes, qui ont fait l’objet tout comme le site lesecretdepoussin.com , d’un dépôt à la SGDL qui veille à la protection des auteurs.

Les CHRONIQUES de MARS // Y a t-il eu une avancée sur l’expertise des Poussin ou bien est ce toujours en cours ?

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Françoise GASC // Suite à la diffusion du reportage et à la mise en ligne du site, j’ai été extrêmement sollicitée et mon histoire a pris le pas sur les investigations des tableaux en eux-mêmes pour lesquels je tiens à le répéter il y a déjà une expertise complète qui a été faite, permettant comme le précise l’expert MR LAYCOK de pouvoir les attribuer à NICOLAS POUSSIN. Mais bien sûr rien n’est figé et il y a toujours des éléments qui peuvent être déterminants et compléter ceux déjà identifiés, ce qui est le cas en ce qui concerne la découverte de lapis lazzuli, pigment poussinien et ô combien précieux et significatif qui a été fortuitement isolé sur un des tableaux , en complément de ceux déjà identifiés et similaires aux pigments utilisés par le peintre dans la MORT DE LA VIERGE. Cette découverte nécessite des analyses complémentaires qui se feront très prochainement…

Les CHRONIQUES de MARS // Avez-vous continué vos recherches menées ces dernières années, et tout d’abord sur les tableaux eux- mêmes ? Des détails qui auraient échappés ou des éléments d’analyses formels que vous avez pu discerner… Sur le « Tenet », le « Jonas » ou autres…, par exemple (voir l’interview de Françoise Gasc #1) ?

Françoise GASC // Avec Nicolas Poussin, un tableau n’a jamais complètement livré sa vérité… C’est en cela que c’est un artiste hors du commun, passionnant, ne permettant pas de se relâcher devant son œuvre, en pensant que l’on y a déjà tout découvert ou tout compris…
Il n’est pas question en un seul coup d’œil d’identifier un tableau de POUSSIN raison pour laquelle le monde de l’art est parfois démuni devant un tel peintre sauf Pierre Rosenberg ! Il faut rentrer dans le monde de POUSSIN exigeant en connaissances, pour atteindre la compréhension de son œuvre. C’est grâce à ce travail long et difficile qui m’a pris de longues années, que j’ai pu accéder à la révélation cachée dans ces tableaux, clé de l’énigme de RENNES-LE-CHÂTEAU. Toujours en attente d’un détail, que ne m’aurait pas encore livré le peintre, j’affine plus que je découvre maintenant.

J’ai compris que ces tableaux pour livrer un secret devaient être particuliers, voir se démarquer de l’œuvre du peintre, afin d’attirer le regard interrogateur de celui qui les trouveraient. C’est ce sentiment de force et de mystère digne d’un grand peintre qui m’a amenée, comme Henri Gasc par le passé, vers le secret de POUSSIN dans ces deux tableaux…

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Pour répondre à l’attente de vos lecteurs, je vais apporter quelques précisions qui sont autant de pistes pour le public averti. Le sceau de POUSSIN avec sa devise : « Tenet Confidentiam », expression de son secret, a comme on le sait un lien direct avec le carré Sator, carré magique, mais resté mystérieux jusqu’à ce jour. Poussin sans en donner l’explication, fait référence à TENET, tenir, diriger un vaisseau,d’où la présence d’un navire, image inhabituelle chez le peintre mais qui renvoie spécifiquement au tableau de JASON, prouvant la connexion de mes tableaux avec le sceau de POUSSIN chargé de symbole… Le vaisseau ARGO(S) peint dans JASON est indéniablement la nef, image du sceau de POUSSIN. ARGO dont les sources grecques, indispensables au décodage poussinien, précisent qu’il tire son nom de l’adjectif argos, « rapide » mais aussi de la ville ARGOS, cité à l’est de l’ARCADIE, où il aurait été construit..

Le tableau de Jason et des argonautes nous plonge en plein mythe arcadien… Il suffit pour le démontrer de se référer au merveilleux livre :

« Rome, Arcadie et la mer des Argonautes » de Jacqueline Fabre-Serris.
L’auteur explique : « Il devient crucial pour les Romains d’élaborer la mémoire du passé dans une perspective qui sauve leur identité tout en intégrant l’héritage de la Grèce. Cet essai est consacré à l’Arcadie et à la mer des Argonautes dans lesquelles ils virent deux images des origines : la première terre habitée et la première mer traversée. Il en résulta une extraordinaire série de variations dans les textes et les peintures qui leur permirent de repenser leurs rapports à la nature, au divin et à leur passé, leurs conceptionsde la vie et leurs relations aux autres peuples. Dans ces deux mythes l’essentiel ne fut pas le discours narratif, mais la force poétique du « nom » !

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Mais que cache le mot ARCADIE pour le peintre ? C’est le secret dévoilé par POUSSIN dans ces deux tableaux…

Le navire ARGO se trouve associé au carré SATOR comme dans le sceau de POUSSIN. L’Argo dont il tire son nom, est par définition le  » bouvier, fils de la Terre ». Le bouvier est… un laboureur dont la traduction en latin est SATOR. Le carré devient la« clé arcadienne », qui conduit au secret caché par POUSSIN dans mes tableaux. Ne dit -on pas d’ailleurs du carré Sator qu’il est une clé et une serrure ! Le Bouvier est le lien entre les deux tableaux, c’est aussi la constellation qui touche le char de l’OURS ! Char solaire, comme ROTAS du carré SATOR, qui nous fait basculer vers le tableau La barque de PIERRE, ainsi rebaptisée en lieu et place de la grande Ourse par SHILLER ! Des étoiles d’ARGOS à la grande ourse POUSSIN lève le voile sur le sens caché du mot Arcadie dont le code est la clé de son secret…

Le monogramme NP découvert grâce aux technologies photographiques, dans le ciel du tableau de La barque de Pierre est chargé de symbole… un signe laissé par le peintre,qui ne faisait rien au hasard… le N du monogramme de POUSSIN renvoie à la lettre N de TENET, seule lettre unique, pivot central du carré SATOR qui se trouve au centre de la croix et tient la parfaite symétrie du carré magique… Mais la lettre « N » au centre du Carré a une signification bien particulière, définie comme une lettre qui : « sert à désigner quelqu’un qu’on ne peut pas nommer »… et derrière laquelle se cache NICOLAS POUSSIN.

Les CHRONIQUES de MARS // Ces tableaux et vos recherches vous ont progressivement amené à cerner une « vérité », votre « vérité » et je crois que vous ne vous vous en cachez pas, un lieu précis aussi, même si vous désirez rester discrète sur celui-ci ? Est-exact ? Pouvez-vous nous parler un peu de ces connexions entre le Razès, RLC et vos tableaux précisément… ?


(à suivre) # 3 // CHRONIQUES de MARS – 2013.

Les Chroniques de Mars © – ENTRETIEN avec Françoise GASC – « Deux tableaux inédits de Nicolas POUSSIN », mai 2013.

Illustrations et crédits photos – Photos Françoise Gasc © 2013 – Bergers d’Arcadie, illustrations K2M.